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Prix de l'immobilier : Braderie à Montauban

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Affaires à saisir dans cette ville qui croule sous les reventes de produits défiscalisés. Des logements neufs tout confort dans des copropriétés avec espaces verts, piscine, tennis...

vides, Montauban en compte plusieurs centaines ! « Les journaux gratuits locaux sont saturés d'annonces d'appartements à louer, témoigne un membre de la Chambre syndicale des propriétaires et copropriétaires du Tarn-et-Garonne. Certains biens sont vacants depuis huit mois, voire un an. » D'autres n'ont même jamais été occupés en trois ans ! Et pour cause, l'offre d'appartements destinés à la défiscalisation Borloo - Robien a dépassé les besoins de la ville. Les promoteurs avaient anticipé un débordement de Toulouse, distante de 50 km. Un effet tache d'huile qui se fait encore attendre. Autre entrave : le poids des charges (plus de 100 euros par mois pour un trois-pièces), qui a fait renoncer plus d'un locataire.

Résultat : de plus en plus de propriétaires craquent et remettent leur bien en vente. « Au passage, ils subissent une moins-value de l'ordre de 20 %. Ces lots ont été surpayés à cause du mirage de la défiscalisation », explique Jean-Marie Riquelme, directeur de l'agence Century 21. Un 62 m2 chemin de la Margue, avec terrasse et deux places de parking, acquis 140 000 euros en 2003, a par exemple trouvé preneur pour 112 000 euros. « La propriétaire de ce trois-pièces a dû rembourser les montants défiscalisés, mais elle était soulagée de s'en débarrasser », raconte Laurence Dompeyre, de l'agence ERA. Une bonne affaire pour les acquéreurs souhaitant s'installer dans des logements récents : ils bénéficient encore des frais de notaires réduits et déboursent entre 1 800 et 2 000 euros le mètre carré, le prix de l'ancien.

Rénovation du centre historique

Malgré tout, la ville n'a pas abandonné tout espoir de profiter du développement économique de l'agglomération toulousaine. En attendant, elle travaille à la réhabilitation de son centre historique. « La rénovation urbaine est un enjeu majeur pour Montauban, affirme Bruno Prouzat, directeur du projet à la ville. Nous ne voulons pas devenir une ville dortoir ! »

Ce programme concerne à la fois l'habitat, les équipements publics et culturels et les commerces, le tout en tenant compte des risques liés au Tarn, rivière imprévisible et redoutée des Montalbanais : les berges ont été réaménagées pour protéger la ville des crues. « La décote par rapport à un quartier non inondable peut atteindre 20 % », estime Sophie Goyheneix, de l'agence L'Adresse Molinari. Mais pour Jean-Marie Riquelme, « les améliorations réalisées pourraient revaloriser des zones jusqu'ici qualifiées d'inondables, à l'image de Villebourbon ». Aujourd'hui, un appartement s'y négocie entre 1 200 et 1 400 euros le mètre carré selon le standing. Outre les travaux de la vaste place Prax-Paris et la métamorphose de la rue Auriol, artère commerçante du centre-ville, Montauban a identifié en 2003 cent soixante immeubles insalubres à traiter. « Actuellement, cinquante-six sont réhabilités ou en voie de l'être, et beaucoup d'opérations naissent désormais de l'initiative privée, sans fonds publics, se félicite Bruno Prouzat. Les immeubles livrés sont magnifiques et offrent une véritable valeur patrimoniale à long terme »

Muriel Breiman

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