BFM Immo
Prix immobilier

Prix de l'immobilier : Paris franchit la barre des 7 000€

Le m² se négocie à 7 030€ en moyenne

Le m² se négocie à 7 030€ en moyenne - dr

Les prix de l’immobilier en Île-de-France s’emballent. Selon les Notaires, Paris a inscrit un nouveau record au troisième trimestre 2010, dans un marché où l’activité a retrouvé son niveau d’avant la crise.

La crise ? Quelle crise ? Les prix des logements anciens en Île-de-France ont encore progressé au troisième trimestre. Selon les Notaires, la hausse approche les +14 % en comparaison annuelle à Paris, où le mètre carré se négocie pour la première fois à plus de 7 000 euros en moyenne. Pour mémoire, les prix, qui baissaient encore de 4 % au quatrième trimestre 2009, ont renoué avec la croissance au cours des trois premiers mois de l’année (+2,2 %), avant de s’emballer au deuxième trimestre (+10 %).

Près de 11 000€/m² dans le 6ème

« La barre des 5 000 euros est désormais franchie dans tous les quartiers de la capitale », commente la chambre dans sa dernière note de conjoncture immobilière, dévoilée jeudi matin. Le classement des arrondissements n’est pas remis en question : le 6ème garde la tête, avec un mètre carré à 10 640 euros (+12,8 % sur un an), suivi de près par le 4ème (10 030 euros, +15,4 %) et le 7ème (9 840 euros, +6,9 %). Soit des niveaux de prix près de deux fois supérieurs à ceux pratiqués au nord-est de la ville, dans le 19ème (5 710 euros) et le 20ème (5 770 euros). Dans le détail, les prix varient dans une fourchette de 5 220 euros/m² dans le quartier de La Villette, au nord du 19ème arrondissement (+11,1 % sur un an), à 11 590 euros/m² Odéon, en plein 6ème (+15,6 %). « Jusqu’en 2006-2007, les quartiers les moins cotés avaient tendance à progresser plus rapidement que ceux de l’ouest, se souvient Maître Frédéric Labour est notaire à Corbeil-Essonnes et membre de l’équipe de conjoncture immobilière à la Chambre des Notaires de Paris-Île-de-France. La crise de 2008-2009 avait permis de corriger cette tendance, mais il semble que ce soit à nouveau le cas depuis le début de l’année ».

Passé le périphérique, la tendance est comparable. Tous types de logements confondus, les notaires observent une progression moyenne de +10,8 % en petite couronne. Avec, là encore, d’importantes disparités : pour un appartement, il faut compter 7 700 euros en moyenne à Neuilly-sur-Seine (+12 %), 6 670 euros à Levallois-Perret (+16,8 %) et 6 000 euros à Boulogne-Billancourt (+11,5 %), les trois communes les plus chères, contre « à peine » 2 860 euros à Saint-Denis (+7,3 %) et 2 660 euros à Livry-Gargan (-4,6 %), qui signe là l’une des rares baisses du trimestre. En grande couronne, la hausse atteint 7,6 %, avec des écarts de prix un peu plus resserrés. Hormis Saint-Germain-en-Laye et Versailles, où le mètre carré se négocie autour des 5 000 euros, les communes où les Notaires ont enregistré le plus de ventes au troisième trimestre connaissent des niveaux de prix de 2 500 à 3 000 euros environ.

Un apaisement jugé "souhaitable"

Prudents, les notaires ne se risquent pas à faire de prévision chiffrée pour le quatrième trimestre ou l’année 2011. Une certitude semble néanmoins acquise : les ventes de logements, qui ont progressé de 23 % au troisième trimestre dans toute la région, resteront « soutenues par la faiblesse des taux d’intérêt, [et par] un contexte psychologique favorable au logement », estime la Chambre. Les derniers mois de l’année devraient bénéficier d’achats d’anticipation avant la disparition ou la modification, au 1er janvier prochain, de certaines mesures financières et fiscales.

A plus long terme, outre la question des taux, dont une hausse significative aurait « des effets non-négligeables » sur l’activité, et donc des prix, c’est la dégradation progressive de la solvabilité des ménages qui inquiète. « Les hausses de prix se sont succédées, alors que les évolutions des revenus restent modestes », reprend la Chambre, qui appelle « un apaisement […] pour limiter le taux d’effort des ménages et conserver un marché accessible au plus grand nombre ».

Les 5 quartiers de Paris les plus abordables (prix médians)

La Villette (19ème) : 5 220 €/m² (+11,1 % sur un an)
La Goutte-d’Or (18ème) : 5 290 €/m² (+14,3 %)
La Chapelle (10ème/18ème) : 5 340 €/m² (+17,1 %)
Pont de Flandre (19ème) : 5 610 €/m² (+17,9 %)
Saint-Fargeau (20 ème) : 5 630 €/m² (+12,6 %)

Les 5 quartiers de Paris les plus chers (prix médians)

La Sorbonne (5ème) : 10 320 €/m² (+16,1 % sur un an)
Notre-Dame-des-Champs (6ème) : 10 560 €/m² (+15,5 %)
Saint-Thomas-d’Aquin (7ème) : 10 710 €/m² (+13,5 %)
Saint-Germain-des-Prés (6ème) : 11 100 €/m² (+0,1 %)
Odéon (6ème) : 11 590 €/m² (+15,6 %)

Emmanuel Salbayre