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Prix de l'immobilier : Standard & Poor's trop optimiste ?

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Standard & Poor’s persiste et signe.

Dans une étude sur le secteur immobilier européen, l’agence de notation financière confirme sa prévision d’une baisse de 10 % des prix de l’immobilier en France cette année avant, demande surabondante oblige, une reprise dès 2010.

« Compte tenu de l’ampleur de la hausse passée, d’une part, et de la sévérité de la récession économique actuelle, d’autre part, la question que tout le monde se pose est : pendant encore combien de temps la correction en cours sur les marchés immobiliers résidentiels [européens] va-t-elle durer ». A cette question, Jean-Michel Six, chef économiste chez S&P pour la zone Europe, n’apporte pas une mais plusieurs réponses - autant que de pays concernés.

L’économiste observe qu’en règle générale, les baisses de prix de l’immobilier constatées en Europe depuis le retournement de tendance, mi-2007, sont « beaucoup plus rapides » que lors de la crise des années 1980-90. Dans ce contexte, deux hypothèses sont envisageables. Un premier scénario prévoit « une baisse à peu près aussi longue que lors des cycles précédents – soit quatre à cinq ans – et une chute cumulée des prix spectaculaire ». L’Irlande, où le stock de logements ne sera pas absorbé avant plusieurs mois, devrait se retrouver dans cette situation et connaître une baisse de prix de 13 % en 2009 et de 10 % supplémentaires en 2010. L’Espagne n’est guère mieux lotie puisque Jean-Michel Six n’y prédit aucune amélioration avant 2012…

Insuffisance de l’offre de logements L’autre scénario est celui d’« une correction beaucoup moins longue [qu’il y a vingt ans], compte tenu de l’ampleur des baisses enregistrées jusqu’ici ». Dans cette famille, l’économiste range le Royaume-Uni, où les prix devraient se stabiliser au quatrième trimestre 2009, en repli d’environ 7 % en comparaison annuelle, est rester globalement inchangés en 2010. En France, le mouvement de correction devrait s’accélérer au cours des prochains mois, pour atteindre 10 % fin 2009. Soit une prévision conforme à celle déjà dégagée il y a six mois par S&P, dans son dernier tour d’horizon paneuropéen. Sans faire de pronostic, l’agence estimait alors que l’insuffisance de l’offre de logements et son inadéquation à la pression démographique mettait le pays à l’abri d’une correction à la fois trop marquée et trop longue. La prévision tient toujours, et Jean-Michel Six prédit désormais une hausse de 2 % des prix de l’immobilier français en 2010. Soit de loin la perspective la plus optimiste à ce jour.

E.S.

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