BFM Immo
Prix immobilier

Ventes aux enchères, le nouveau bon plan immobilier ?

Ventes aux enchères, est-ce vraiment un bon plan ?

Ventes aux enchères, est-ce vraiment un bon plan ? - dr

Pour dénicher les bonnes affaires dans l’immobilier, il faut parfois sortir des sentiers battus. Zoom sur les ventes aux enchères, un nouveau filon pour trouver des biens à prix cassés.

Devenir propriétaire, c’est le rêve de la majorité des Français et de presque tous les jeunes. Pourtant, selon l’Insee, seuls 57,6% des ménages étaient propriétaires de leur logement en 2014. Et si l’environnement paraît aujourd’hui plus propice au marché de la résidence principale, l'accession à la propriété marque le pas.

Alors comment dénicher les bonnes affaires dans l’immobilier ? L’émission "En quête d’actualité" diffusée sur D8 s’est penchée mercredi 7 octobre sur les ventes aux enchères, un "nouveau bon plan de l’immobilier".

Toutefois, il faut distinguer deux types de procédure : l’enchère "classique", qui s’adresse surtout aux particuliers, et la vente sur adjudication, plutôt destinée aux professionnels de la pierre.

L’enchère "classique"

C’est la vente aux enchères la moins contraignante pour les particuliers qui veulent faire une bonne affaire. En effet, la mise à prix du bien conseillée par la Chambre des notaires est fixée en moyenne 30% en deçà de sa valeur, afin d’attirer le maximum d’acheteurs.

Selon la chaîne, on peut trouver des biens "jusqu’à deux fois moins chers que les prix du marché". Par exemple, une maison de 113 m² habitables à Ezanville en banlieue parisienne (95) a été mise en vente au prix de 210.000 euros, soit 30% de moins que sa valeur réelle. Le jour des enchères, elle est finalement partie à 215.000 euros.

Même chose pour un appartement situé à Bagneux dans les Hauts-de-Seine (2 pièces, 55 m²) - proposé à 155.000 euros alors qu’il en vaut plus de 200.000 euros - qui s’est vendu 159.000 euros.

Une alternative intéressante, aussi bien pour les acquéreurs potentiels que pour les propriétaires, qui ont la possibilité d’écouler leur patrimoine en passant par un circuit différent de la vente de gré à gré.

La vente par adjudication judiciaire

Dans cette filière, il existe un autre système d’enchères, la vente par adjudication judiciaire. Organisées au Tribunal de grande instance (TGI), ces enchères portent sur des biens – vides ou occupés – saisis par la banque ou la copropriété, pour cause d’impayés.

Pour se porter enchérisseur, il convient de choisir un avocat et de consulter un cahier des charges où de nombreuses informations sont disponibles, notamment les caractéristiques du bien (motifs de la vente, travaux, occupé ou non…).

Plus contraignante que l’enchère classique, elle est surtout réservée aux fins connaisseurs du secteur, "car il faut savoir déceler en une heure - soit le temps de la visite avec un huissier - le potentiel de rénovation du bien qui est souvent dans un très mauvais état", prévient François-Marie, entrepreneur dans le bâtiment interrogé par LaVieImmo.com.

Autre argument pouvant décourager les particuliers, très peu nombreux à s’aventurer sur les plates-bandes des professionnels : le coût. En effet, "il faut prévoir une enveloppe importante pour couvrir les frais préalables à la vente, notamment pour payer l’avocat qui nous accompagne durant le processus ainsi que les deux chèques de banque", précise cet expert du secteur qui n’en est pas à son premier coup d’essai.

Cette procédure est en outre plus longue car une fois la vente terminée, "il faut attendre encore 10 jours, le temps qu’une éventuelle surenchère équivalente à 10% du prix adjugé se manifeste", ajoute le professionnel. Dès lors, le bien est remis en vente au prix de la surenchère.

Son tableau de chasse ? Une dizaine de transactions en trois ans, conclut François-Marie, rappelant que son objectif est d’acheter des biens à rénover pour ensuite les revendre en réalisant une marge...

Julien Mouret