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Assurance crédit : Effets directs et indirects de la loi Lagarde

L'assurance de prêt peut représenter jusqu'à 15 % du coût du crédit

L'assurance de prêt peut représenter jusqu'à 15 % du coût du crédit - dr

La libéralisation de l’assurance de prêt immobilier avance lentement, mais sûrement. Selon Meilleurtaux.com, les banques adoptent progressivement des habitudes plus favorables aux emprunteurs.

La loi Lagarde a un an, et reste largement méconnue du grand public. Un sondage récent de l’institut Ifop montre que 60 % des Français ignorent que le texte, en vigueur depuis le 1er septembre 2010, interdit notamment aux banques de refuser un contrat d’assurance de prêt immobilier qui ne serait pas le leur, sauf à prouver qu’il « présente un niveau de garantie équivalent ». Plus étonnant, l’enquête révèle que 49 % des candidats à l’achat ne comparent pas les offres d’assurance avant de s’engager.

Pédagogie

Une négligence qui peut coûter cher puisque, comme l’indique aujourd’hui la société de courtage Meilleurtaux.com, « l’assurance de prêt peut représenter jusqu’à 15 % du coût total d’un crédit immobilier ». Le courtier explique qu’un ménage qui emprunte 200 000 euros sur 20 ans à un taux de 4 % peut se voir proposer des taux d’assurance très différents, variant de 0,10 à 0,40 %, selon le contrat qu’il souscrit.

« Mis à part quelques initiés, nos clients méconnaissent encore largement les possibilités que leur offre la loi Lagarde, reconnaît Sandrine Allonier, responsable des études économiques de Meilleurtaux.com. C’est à nous de leur expliquer, et de les aider à déterminer si oui ou non, ils ont intérêt à choisir une autre assurance de prêt que celle de l’établissement qui leur accorde un prêt ». Un travail pédagogique qui semble porter ses fruits, puisque 39 % des clients du courtier ont opté pour une assurance individuelle au cours des six premiers mois de l’année, contre 31 % au premier semestre 2010.

Assurance maison ou délégation ?

Difficile de savoir a priori pour quelle solution opter. « Il n’y a pas de réponse toute faite… Tout dépend du profil de l’emprunteur, et des conditions pratiquées par sa banque », poursuit Sandrine Allonier. Il apparaît néanmoins que « les moins de 35 ans obtiennent généralement des tarifs plus avantageux en assurance individuelle », et peuvent réaliser jusqu’à 50 % d’économie sur le coût total de leur assurance crédit. Les clients les plus âgés, eux aussi, ont plutôt intérêt à aller voir la concurrence. « Pas nécessairement pour une raison de coût, mais parce que la délégation permet d’obtenir des garanties plus larges – une couverture jusqu’à un âge plus avancé (90 ans contre 75 ans en moyenne) ou pour un nombre plus important de risques, notamment de santé ».

Mais si le recours à la délégation d’assurance n’augmente pas plus rapidement, c’est aussi parce que l’ouverture du marché a incité les banques à adapter leur offre. « C’est là la véritable avancée de la loi Lagarde, estime Sandrine Allonier. Même si toutes les banques ne jouent pas encore le jeu, on voit que la plupart d’entre elles commencent à proposer des garanties élargies, et ont déjà revu certains de leurs tarifs à la baisse ». Une tendance qui devrait se généraliser dans les mois à venir, surtout « dans une période de baisse du nombre de transactions immobilières ».

Emmanuel Salbayre