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Crédit immobilier : Cafpi prédit une remontée des taux dès l'automne

Les taux pourraient gagner 100 points de base d'ici un an

Les taux pourraient gagner 100 points de base d'ici un an - dr

Selon le courtier en crédit immobilier, le contexte économique et monétaire s’oppose au maintien des taux à leurs niveaux actuels, historiquement bas.

Philippe Taboret n’en démord pas : les taux des crédits immobiliers, actuellement au plus bas, « sont amenés à remonter très prochainement ».

Alors que ses confrères de Meilleurtaux ont encore écarté en début de semaine l’hypothèse d’une hausse des barèmes bancaires à court terme, le directeur général adjoint du courtier Cafpi a assuré jeudi que les taux connaîtraient une progression « faible mais certaine », et ce à partir de la rentrée de septembre.

Le mouvement devrait ensuite se confirmer en fin d’année, et les taux pourraient être « supérieurs de un point » à leurs niveaux actuels « dans le courant de 2015 », a poursuivi M. Taboret, qui s’exprimait lors d’une conférence de presse à Paris.

Inflation, croissance et hausse des taux

Conscient d’avoir déjà fait cette même prévision à plusieurs reprises depuis le début de l’année, le dirigeant a reconnu que « le soutien massif de la Banque centrale européenne à l’économie » avait « contredit ce scénario », sans pour autant « l’effacer ».

Mais s’il a permis le maintien des taux d’emprunt à des niveaux historiquement bas, ce « soutien » des autorités monétaires porte également en lui les germes de la remontée des taux, puisqu’il promet d’« amener un peu d’inflation, en même temps, on peut l’espérer, qu’un peu de croissance économique », a poursuivi M. Taboret. Le contexte sera alors favorable aux marchés d’actions, qui « reprendront de la vigueur face à celui des obligations, dont les taux ne manqueraient pas d’augmenter ». Or, le coût du crédit immobilier est indexé sur ces mêmes taux longs.

La mise en garde de Christian Noyer

En parallèle, Philippe Taboret note que les autorités monétaires européennes n’auront d’autre choix que de renoncer, à terme, à leur politique monétaire accommodante, dans le sillage de la Réserve fédérale américaine.

A ceux qui douteraient encore du bien-fondé de son analyse, le dirigeant a rappelé la sortie récente de Christian Noyer, le gouverneur de la Banque de France, dont Le Monde révélait il y a quelques jours qu’il jugeait « inacceptable » la faiblesse des taux d’emprunt français, qui sont actuellement les plus faibles d’Europe. « En appelant les banques à renforcer leurs marges, M. Noyer prépare l’opinion publique à une hausse prochaine des taux d’intérêt, puisque, en accord avec [la nouvelle réglementation bancaire européenne] Bâle 3, les banques vont devoir trouver des ressources nouvelles pour financer tant les entreprises que les particuliers », a-t-il ajouté.

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Emmanuel Salbayre