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Crédit immobilier : les banques prêtes à tout pour fidéliser certains clients

Les banques tentent une nouvelle approche dans l'espoir de voir leurs marges gonfler

Les banques tentent une nouvelle approche dans l'espoir de voir leurs marges gonfler - 401(K) 2012 - Flickr

Certains établissements appellent directement certains de leurs clients pour renégocier à la baisse le taux d'intérêt d'un crédit ancien. Absurde? Pas forcément.

C’est le monde à l’envers. Des banques qui contactent directement leurs clients pour négocier leur taux de crédit immobilier… à la baisse! On croit rêver. Dans le contexte actuel de taux historiquement bas (bientôt révolu paraît-il…) ce sont habituellement les emprunteurs qui sollicitent leur banquier en vue d'obtenir de meilleures conditions de financement. Pourtant, au moins deux grandes banques auraient déjà procédé ainsi, selon un courtier en crédit cité par le journal Les Echos.

"Le phénomène avait commencé l'an dernier, mais il s'est surtout amplifié ces derniers mois: il s'agit soit ­d'établissements qui ont déjà beaucoup souffert l'an dernier et veulent se protéger, soit de nouveaux entrants qui ont consenti d'importants efforts pour attirer les clients et qui ne veulent pas l'avoir fait pour rien", confie ce professionnel du secteur. Mais ce traitement de faveur est réservé à une catégorie bien spécifique d'emprunteurs.

Des "clients bien ciblés"

Seuls des "clients bien ciblés qui accepteraient d'approfondir leur relation bancaire" devraient en bénéficier, ajoute le quotidien. En clair, ceux à qui la banque pourrait proposer de souscrire des contrats d'assurance leur garantissant de fortes marges ou de concentrer chez elle tous les revenus du ménage. Une stratégie plutôt bien pensée en cette période de taux bas qui fragilise le secteur.

L’assurance emprunteur, qui permet de se prémunir contre le risque de ne plus pouvoir rembourser les échéances d’un crédit immobilier, est probablement l’exemple le plus frappant. Sur ces produits, elles peuvent dégager de "plantureuses marges" estimées par l’Inspection générale des finances à 50%.

Reste à savoir si cette stratégie audacieuse va porter ses fruits. Bien sûr, elle constitue un "bel outil de fidélisation" dans un marché ultra-concurrentiel, mais elle pourrait aussi "avoir des effets non désirés, comme donner des envies de taux faibles à des clients qui n'en ressentaient pas forcément le besoin", conclut le journal.

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Julien Mouret