BFM Immo
Crédit

Immobilier : Baisse des taux contre contexte économique

Les taux sont proches de leurs plus bas historiques

Les taux sont proches de leurs plus bas historiques - dr

Malgré la baisse des taux d’emprunt qui se poursuit, le courtier Meilleurtaux.com exclut une franche reprise du marché immobilier français avant la fin de l’année en cours.

« Nous sommes actuellement dans une situation de taux exceptionnellement bas, constate Sandrine Allonier, responsable des études économiques chez Meilleurtaux.com. Contre toute attente, ils continuent à baisser mois après mois… ». En juin, 76 % des partenaires du courtier en crédit immobilier ont abaissé leurs taux de crédit, de 0,1 % en moyenne et jusqu’à 0,2 % pour quelques unes. Alors qu’un grand nombre d’observateurs prédisent depuis plusieurs mois une remontée du niveau des taux, 3 % seulement des banques avec lesquelles travaille Meilleurtaux ont resserré leurs conditions d’octroi depuis le mois dernier, tandis que 21 % les ont laissées inchangées. Ces nouvelles baisses de taux s’expliquent par le niveau très bas de l’OAT 10 ans – taux de long terme des emprunts d’Etat, utilisé par les banques comme référence pour déterminer les taux fixes – qui a franchi pour la première fois le 25 mai 2010 le seuil des 3 %, et atteint son plus bas historique, à 2,86 %.

Mais, alors que les taux frôlent désormais leurs planchers de l’automne 2005, Meilleurtaux ne s’aventure pas à faire des prévisions. « Difficile de dire si la baisse va se poursuivre… La stabilité reste donc l’hypothèse la plus probable », se risque Sandrine Allonier.

Hausse du coût des opérations

Le courtier tient également à ne pas verser dans l’optimisme béat. « En dépit du très bas niveau des taux de crédit, il est aujourd’hui difficile d’envisager une réelle reprise du marché immobilier en 2010 », reprend la responsable. En cause, sans surprise, le « contexte économique, qui pèse sur la confiance des emprunteurs ».

Début mai, l’Observatoire du financement des marchés résidentiels montrait qu’en dépit des effets de la baisse des taux d’emprunt, les opérations immobilières pèsent de plus en plus lourd sur le budget des emprunteurs. Le coût relatif de ces opérations était en moyenne de 3,84 années de revenus en avril, contre 3,78 années en mars et un plus bas de 3,55 années en septembre 2008 – quand les taux d’emprunt étaient pourtant proches de leur niveau record. « Cette hausse résulte d’un double mouvement », expliquait l’Observatoire : d’une part la remontée « nette » du coût des opérations réalisées (+3,3 % sur un an depuis le début de l’année 2010), et une progression désormais quasi-nulle du revenu des ménages (+0,3 % à la même période).

Emmanuel Salbayre