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Immobilier : Baisse sensible de la demande de crédit

Les banques n'ont pas modifié leurs critères d'octroi

Les banques n'ont pas modifié leurs critères d'octroi - Olivier Le Moal - Fotolia.com

Les emprunteurs restent attentistes, malgré la volonté des banques de conquérir de nouveaux clients.

La baisse des taux d’emprunt n’y fait rien : les Français sont moins enclins qu’il y a quelques mois à solliciter un crédit immobilier. Les chiffres présentés jeudi matin par le courtier Meilleurtaux.com montrent que, sur les dix premiers mois de l’année, le nombre de dossiers déposés par des ménages ayant déjà signé un compromis de vente est en baisse de 10 % par rapport à la même période de 2011. « On assiste à un vrai repli du passage à l’acte immobilier, reconnaît Hervé Hatt, le directeur général du courtier.

Des critères d’octroi globalement stables

Contrairement aux idées reçues, cette baisse ne fait pas écho à un durcissement des conditions d’octroi des banques. Depuis le début de l’année, une dizaine seulement des partenaires bancaires du groupe ont modifié leurs critères : quatre les ont durcis - « pour la plupart entre janvier et avril » - tandis que cinq les ont assouplis. « Des banques régionales comme des grands groupes, dans les deux cas, précise M. Hatt, tenu de respecter l’anonymat de ses contacts. L’un dans l’autre, les exigences des banques sont restées globalement assez stables ».

Des prix trop élevés

La contraction observée traduit plutôt l’attentisme des emprunteurs, dans un contexte économique dégradé, entre hausse du chômage et niveau historiquement élevé des prix de l’immobilier. « Il y a actuellement un réel décalage entre les capacités d’emprunt des candidats à l’accession et le niveau des prix demandé par les vendeurs. La question qui se pose aujourd’hui, est de savoir combien temps les deux mettront à se reconnecter ». Car la volonté d’achat, Meilleurtaux l’assure, n’a pas fléchi. Pour preuve : le nombre de dossiers déposés sans compromis – dans le cadre de ce que le courtier appelle une demande de « calcul d’enveloppe » - a progressé de 30 % sur les dix premiers mois de l’année, par rapport à la même période de l’année dernière.

Dans l’attente d’une baisse des prix, Meilleurtaux montre que les particuliers qui s’adressent à lui cherchent à emprunter avec le plus d’apport en capital possible (67 478 euros en moyenne nationale sur la période janvier - octobre, soit 2,2 % de plus qu’un an plus tôt), et sur des durées moins longues. Ainsi, la part de futurs emprunteurs demandant un crédit sur 25 ans et plus est-elle tombée de 46,5 % en janvier (31,6 % sur 25 ans, 14,9 % sur 30 ans), à un peu plus de 39 % (respectivement 25,4 et 13,8 %) en octobre. La durée moyenne de crédit sollicitée est aujourd’hui de 244 mois, soit un peu plus de 20 ans, et 15 mois de mois qu’en début d’année. Ce mouvement s’accompagne logiquement d’une réduction de la part des emprunteurs les plus jeunes : la part des candidats à l’emprunt de moins de 30 ans ne représente plus que 21 % du total des dossiers reçus par le groupe, contre près de 24 ans il y a un an.

Emmanuel Salbayre