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Immobilier: les crédits souscrits en 2016 peuvent déjà être renégociés

Le taux d'intérêt sur 20 ans a baissé de près d'un point en huit mois

Le taux d'intérêt sur 20 ans a baissé de près d'un point en huit mois - Thomas Samson - AFP

Grâce à la baisse persistante des taux d'intérêts, les ménages ayant emprunté en début d'année peuvent économiser des milliers d'euros, selon une étude de Vousfinancer.com.

La baisse persistante des taux d'intérêt n'échappe à personne. Même les emprunteurs ayant souscrit un prêt immobilier il y a quelques mois tentent leur chance en renégociant leur crédit. Et ils ont bien raison. Certains courtiers reçoivent désormais des demandes de renégociation pour des dossiers ouverts... en janvier. Il faut dire qu'en huit mois précisément, le taux d'intérêt moyen sur 20 ans est passé de 2,4% à moins de 1,5%. Soit presque 1 point d'écart, juste ce qu'il faut pour économiser plusieurs milliers d'euros sur le coût de son crédit.

Le courtier Vousfinancer.com a fait les comptes: sur un emprunt de 200.000 euros ouvert en janvier, on peut déjà gagner plus de 20.000 euros en le renégociant aujourd'hui. Mois après mois, les gains augmentent, tout comme les demandes de renégociations qui représentent désormais près de la moitié de la production de crédits. En réalité, cette opération peut devenir intéressante à partir de 0,7 point d'écart entre le taux négocié au départ et celui du moment, surtout lorsque la durée du prêt est longue et le montant total significatif.

Autre paramètre important, le nombre d'année qu'il reste à rembourser. Les courtiers estiment que la renégociation est intéressante dans la première moitié du crédit, sachant que l'emprunteur rembourse d'abord ses intérêts au début du prêt, puis le capital. Si vous êtes dans cette situation, deux possibilités s'offrent à vous: négocier avec votre banque de départ, ou faire racheter votre crédit par une autre banque. Mais attention aux fausses idées reçues: se tourner vers la concurrence n'est pas forcément plus avantageux.

Le poids de l'assurance dans le coût du crédit

Évidemment, sur le papier, la banque concurrente vous fera une proposition de taux très alléchante. Mais ce n'est pas le seul critère à prendre en compte pour comparer deux offres de crédit. Il faut aussi regarder les frais annexes comme les indemnités de remboursement anticipé, plafonnées à 3% du capital restant dû. Autre élément de taille, l'assurance, qui peut représenter un tiers voire dans certains cas particuliers jusqu'à la moitié du coût du crédit.

Mais vous pourrez n'en changer que si vous choisissez une nouvelle banque. Aujourd'hui, il est intéressant de le faire puisque les tarifs sont orientés à la baisse. Sauf pour les ménages âgés de 50-60 ans ou ceux ayant rencontré des problèmes de santé, pour qui il est préférable de conserver les conditions de départ et donc de privilégier la renégociation au sein de leur propre banque. Pour rappel, en cas de changement de banque et donc d'assurance, les emprunteurs disposent d'un an pour faire jouer la délégation d'assurance prévue dans la loi Hamon.

Enfin, dernier choix à faire lorsqu'on renégocie: profiter de la baisse des taux pour raccourcir la durée globale de l'emprunt ou pour réduire ses mensualités. Une décision évidemment très personnelle à prendre, en fonction de son pouvoir d'achat au quotidien. Sachez tout de même qu'il y a toujours quelques milliers d'euros supplémentaires à économiser si vous choisissez de réduire la durée global de votre emprunt plutôt que vos mensualités...

Marie Coeurderoy