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Immobilier : Les taux s'installent dans la hausse

Empruntis craint une perte de solvabilité des ménages

Empruntis craint une perte de solvabilité des ménages - dr

Selon le courtier en crédits Empruntis, la « fin de l’état de grâce » est amorcée en ce qui concerne les taux de crédit immobilier. Avec des taux fixes au 31 janvier à 3,80 % sur 15 ans et 4,00 % sur 20 ans, le coût du crédit a pris 13 % entre octobre 2010 et fin janvier 2011. Ce qui risque de grever la solvabilité des ménages si la tendance se poursuit.

A la fin janvier, le paysage du crédit immobilier a fort changé, par rapport à ce qu’il était ne serait-ce qu'il y a trois mois. Les OAT [Obligations assimilables du Trésor, taux qui sert de référence aux banques pour les prêts à taux fixes] sont à la hausse, témoignant de l’inquiétude sur la dette des Etats européens. Ce qui s’est répercuté sur les taux fixes, qui ont augmenté selon le courtier de +0,45 % en deux mois. Le résultat : « le coût du crédit s’est renchéri de 13 %, soit exactement ce qui avait été gagné en une année entre octobre 2009 et octobre 2010 sous l’effet de la baisse des taux », analyse le courtier.

Deux scenarii, pessimistes...

Après ces chiffres, Empruntis affiche un pessimisme certain. En se fondant sur l’évolution rapide des taux, le courtier estime probable une remontée de 1 % des taux d’intérêt - remontée entamée en novembre dernier. Ce qui aurait des conséquences différentes entre Paris et la Province. En Province, cette évolution, conjuguée à une stabilité des prix se traduirait par une exclusion du financement pour 18 % des dossiers. Pour Paris, en tablant sur une hausse des prix de l’immobilier de 5 %, le chiffre monte à 27 % des dossiers. Empruntis en conclut donc que la solvabilité des ménages risque de pâtir de la hausse des taux, « et plus encore si elle s’accompagne d’une hausse des prix notamment dans les zones où l’offre est toujours très inférieurs à le demande ». Quoi qu'il en soit, on est encore loin des records de taux d'octobre 2008, qui atteignaient 5,40 % en moyenne.

Léo Monégier