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Immobilier : Pas de menace sur le front des taux

Les taux sont au plus bas depuis l'été 2006

Les taux sont au plus bas depuis l'été 2006 - dr

L'Observatoire du financement des marchés résidentiels confirme la stabilisation des taux d’emprunt immobiliers, au point mort depuis cinq mois. La dégradation de la solvabilité des ménages pourrait venir d’une réduction des durées d’emprunt accordés par les banques.

Des taux stables, voire en légère baisse. Selon la dernière édition de l’Observatoire du financement des marchés résidentiels, publiée lundi par le Crédit Logement et l’institut CSA, les taux des prêts immobiliers accordés par les banques françaises au mois de septembre étaient de 3,89 % en moyenne*, contre 3,91 % en août. Les taux, qui avaient repris environ 70 points entre novembre 2010 et juin 2011, se maintiennent « pour le cinquième mois consécutif » au niveau qui était le leur à l’été 2006, « quand le marché était en pleine expansion », note l’étude.

L’économiste Michel Mouillart, qui dirige l’Observatoire, nous confiait la semaine dernière que le marché immobilier était au bord d’une « sévère récession », conséquence de « la crise de la dette qui sévit dans la quasi-totalité des Etats européens […] et pèse sur le dynamisme de l’offre de crédit » des établissements bancaires. « Il est intéressant de noter que cette crise ne s’accompagne pas, comme beaucoup avait l’air de le croire il y a quelques mois à peine, d’une forte hausse des taux d’emprunt, précise-t-il. Cela fait maintenant cinq mois que les taux ne bougent plus, et on peut raisonnablement penser qu’ils pourraient se maintenir, voire baisser légèrement, d’ici la fin de l’année, peut-être même au-delà ».

Début de réduction des durées ?

L’économiste met cependant en garde contre une possible tendance des banques à réduire la durée des prêts qu’ils accordent, « les durées longues étant les plus difficiles à refinancer ». Pour l’heure, pas de tendance nette sur ce front, même si « depuis juillet, la durée moyenne [des prêts] progresse en dents de scie, avec une tendance à une lente diminution », note l’Observatoire. En moyenne, les prêts accordés en septembre l’ont été pour une durée moyenne de 215 mois, soit un peu moins de 18 ans. Avec, évidemment, des situations très variées selon le profil des emprunteurs. Pour les accédants à la propriété de moins de 35 ans, ceux « dont la solvabilité est plus difficile à assurer en raison d’un apport généralement moins élevé », la part de la production avec une duration à l’origine de plus de 20 ans reste élevée (65,4 % en septembre). Le document note cependant que « cela n’est plus aussi vrai que par le passé pour les durées les plus longues : pour les moins de 35 ans, 34,1 % de la production avec une duration de plus de 25 ans en septembre 2011, contre 34,8 % en septembre 2010 ».

Des modifications semblent également s’amorcer en ce sens chez les emprunteurs de plus de 65 ans, plus solvables, et qui semblent avoir de plus en plus tendance à s’endetter sur des durées plus courtes. En un an, la part de la production des crédits accordés à cette tranche d’emprunteur avec une duration de moins de 15 ans est passée de 79,8 à 80,9 %.

A suivre…

*les taux fournis s’entendent hors assurance et coût des sûretés

Emmanuel Salbayre