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La baisse de la production des crédits immobiliers va se poursuivre en 2009

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La crise et l’attentisme des ménages ont eu raison du marché du crédit habitat.

Amorcée dès le premier semestre, la contraction du marché a pris une ampleur considérable en fin d’année et l’Observatoire du financement des marchés résidentiels exclut tout redressement rapide.

Selon l’Observatoire, présenté mardi par le Crédit Logement et l’institut CSA, la production de crédits immobiliers aux particuliers a chuté de près de 18 % en valeur l’année dernière, pour un montant d’environ 140 milliards d’euros contre un record de 170.2 milliards en 2007. Au seul quatrième trimestre, la baisse atteint 30 % en comparaison annuelle. « Le mois de décembre a été particulièrement mauvais, et les données préliminaires pour janvier sont loin d’être encourageantes », commente Michel Mouillart, professeur à l’Université de Paris X et directeur de l’étude. En cause, la détérioration de la conjoncture et l’attentisme des acheteurs éventuels, notamment dans le neuf avant l’entrée en vigueur du doublement du prêt à taux zéro (PTZ).

La chute se poursuivra cette année. « Dans le cas où la crise trouverait une issue favorable au second semestre, la correction resterait limitée », poursuit l’économiste. La production pourrait alors toucher en 2009 « un point bas de l’ordre de 130 milliards d’euros avant de rebondir en 2010 ». Sinon… « Si la crise ne se résout pas rapidement, on peut tabler sur une chute plus prononcée, vers 120 milliards d’euros en cumulé à la fin de l’année », poursuit-il. Sous cette hypothèse, il est vraisemblable que la baisse se poursuivrait en 2010, peut-être même au-delà.

Chute rapide des taux L’Observatoire confirme par ailleurs le repli du taux des prêts du secteur concurrentiel, tombé à 4.99 % en moyenne en décembre contre 5,15 % en novembre. « La rapidité de l’ajustement est impressionnante », commente Michel Mouillart, qui vise un taux de marché compris dans une fourchette de 4,25 à 4,5 % avant l’été. Et si cette baisse de taux est restée sans effet sur le niveau de la production de crédit, elle est de bon augure. « On retrouve des niveaux de taux beaucoup plus favorables aux acquéreurs », reprend l’économiste, qui calcule qu’une baisse de taux de 100 points de base équivaut, en termes de solvabilité de la demande, à une baisse de 10 % des prix de l’immobilier. « Cela ne veut évidemment pas dire que le marché va repartir immédiatement, mais ce n’est pas négligeable pour autant », ajoute-t-il.

E.S.

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