BFM Immo
Crédit

La production de crédit habitat en chute libre

-

- - dr

La correction sur le crédit habitat va se poursuivre d’ici la fin de l’année, prédit Olivier Eluère, économiste au Crédit Agricole.

Sans surprise, la tendance devrait s’accélérer en 2009 sur fond de baisse des transactions et de repli des prix de l’immobilier.

« La hausse sur douze mois de l’encours de crédit habitat ralentit mais reste élevée », observe Olivier Eluère dans sa dernière note de conjoncture trimestrielle, rendue publique cette semaine. Cette hausse sur douze mois était de 10.3% en août 2008, contre 13.45% un an plus tôt. Après un nouveau coup de frein, le taux de croissance annuel de l’encours de crédit devrait être ramené à 8.5% fin 2008, et à 6.5% fin 2009. « De son côté, la production de crédit se replie nettement », poursuit l’économiste. En baisse de 15.8% sur un an fin août, « elle devrait être en recul de 20% par an en 2008 et 2009 ».

Un resserrement manifeste mais limité de l’octroi de crédit Liée pour partie à une demande de logements moins importante, cette correction sur le crédit s’explique également par un resserrement de l’offre de crédit. « La crise financière se traduit pour les institutions de crédit par des dépréciations d’actifs et de nettes difficultés de refinancement », explique Olivier Eluère. « De plus, le marché immobilier est en phase de correction et la conjoncture se dégrade clairement. Dans un tel contexte, les banques deviennent plus prudentes et sélectives et renforcent le contrôle des risques ».

Pourtant, si ce durcissement des critères d’octroi de crédit est manifeste, il reste assez mesuré. « Il s’agit davantage d’une application plus stricte des critères d’octroi que d’un resserrement marqué de l’offre de crédit », poursuit l’économiste. « Les banques élargissent un peu leurs marges sur les prêts nouveaux. Surtout, elles deviennent plus exigeantes en matière de garanties, de quotité de financement et de strict respect d’un taux d’effort limité à un tiers du revenu ». Sans oublier le raccourcissement des durées des crédits et une prudence accrue en matière de prêts-relais…

Olivier Eluère estime que le resserrement devrait rester limité au cours des prochains mois. En raison, notamment, du plan de soutien européen aux systèmes bancaires, dont l’économiste estime qu’il devrait « graduellement ramener la confiance, détendre le marché interbancaire et limiter les risques d’un retournement brutal ».

E.S.

BFM Immo