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Portrait-robot du primo-accédant parisien

Qui peut encore s’offrir un appartement dans la capitale?

Qui peut encore s’offrir un appartement dans la capitale? - Patrick Kovarik - AFP

Le portrait-robot réalisé par Empruntis pour BFM Paris montre que dans la capitale, le primo-accédant a en moyenne 35 ans et que dans 68% des cas, il est célibataire.

Devenir propriétaire à Paris fait toujours rêver, un rêve qui est devenu un peu plus accessible en 2016 grâce à la baisse historique des taux d’intérêts. Mais qui peut encore s’offrir un appartement dans la capitale? Empruntis a réalisé, pour BFM Paris, le portrait-robot de ceux qui ont emprunté et signé une promesse de vente à Paris. Le primo accédant a en moyenne 35 ans et il est, dans 68% des cas, célibataire. Il gagne bien sa vie: 5.000 euros tout seul ou plus de 9.000 euros en couple. Le montant moyen emprunté frôle les 300.000 euros. Un emprunt qui court en moyenne sur 18 ans.

Pour convaincre les banques de financer leur projet, ces emprunteurs ont en moyenne mis sur la table un apport personnel de 185.000 euros. Un apport très conséquent, souvent issu d’un héritage ou d'une donation. Vu les prix de l’immobilier, où on frôle les 8.500 euros du mètre carré, l’apport est indispensable dans la capitale. L'étude montre également l’endroit où les acquéreurs ont acheté. 3 arrondissements ont rassemblé un tiers des emprunteurs : les 15ème, 17ème, et 18ème arrondissements.

Toujours plus d'investisseurs

La capitale continue d'attirer les investisseurs. 21% des emprunteurs se sont lancés dans l’investissement locatif. 59% d'entre eux sont déjà propriétaires, ils gagnent en moyenne 11.500 euros par mois et disposent d’un solide matelas financier, avec 81.000 euros d’apport.

Ils s’endettent en moyenne sur 15 ans, pour un emprunt de 220.000 euros. Plus que la rentabilité, investir à Paris est l’assurance de posséder un actif immobilier qui devrait a priori conserver voire prendre de la valeur à la vente au fil du temps.

Décalage par rapport à la province

Il y a un décalage entre Paris et les régions: sur les prix évidemment, mais aussi sur le profil des acheteurs. Si à Paris, on n'hésite pas à devenir propriétaire quand on est célibataire, partout ailleurs l’achat immobilier est une affaire de couple, un projet qui se construit à 2 dans 53% des cas.

On peut devenir plus facilement propriétaire en province. Les conditions de financement et les prix permettent d'acheter dès 4.000 euros de revenus en couple.

De plus, on s’endette nettement moins, avec une moyenne de 170.000 euros. L’apport moyen est plus faible (53.000 euros contre 185.000 euros à Paris). Autre point important: 11% des ménages ont réussi à concrétiser leur projet sans apport en s’endettant à 100%. À Paris, c’est quasi mission impossible. Cela ne représente que 3% des dossiers traités par Empruntis.

Les prix remontent

Si vous envisagez de devenir propriétaire, attention: les prix recommencent à s’emballer. Depuis le mois de janvier, les acheteurs se précipitent, pressés de passer à l’acte pour profiter des taux de crédit avant leur remontée. Une demande qui pousse donc les prix vers le haut.

Du coup, les banques se montrent de plus en plus sélectives. Plus question de laisser passer tous les dossiers. La priorité va aux profils les plus solides, c’est-à-dire aux salariés en couple et en CDI.

Le profil de celui qui va être financé en priorité par les banques est le primo accédant qui gagne en couple 60.000 euros par an, avec un apport d’au moins 10%, et si possible un CDI. Un tel profil peut espérer emprunter 345.000 euros à 1,45% sur 20 ans.

Pas de panique pour les entrepreneurs et les professions libérales: cela marche aussi s'ils montrent patte blanche sur les 3 dernières années de revenus. Pour les acheteurs plus modestes qui ne sont pas en mesure de faire jouer la concurrence, les courtiers conseillent d'aller voir directement leur propre banque.

Charline Legris

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