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Renégociation de crédit immobilier : l'UFC dénonce les "pièges" des banques

UFC-Que Choisir dénonce les pratiques bancaires dans la renégociation de prêts

UFC-Que Choisir dénonce les pratiques bancaires dans la renégociation de prêts - Philippe Huguen - AFP

Les emprunteurs souhaitant renégocier leur prêt immobilier ne profitent pas suffisamment de la baisse des taux d'intérêt du fait de la mauvaise volonté des banques, estime l'association de protection des consommateurs UFC-Que Choisir.

La longue période de baisse des taux d’intérêt -qui s'est achevée fin 2016- a incité les emprunteurs à renégocier les conditions de leur crédit immobilier. Et malgré la légère remontée entamée depuis le premier trimestre 2017, il est toujours possible de réaliser de substantielles économies.

Mais réaménager ou obtenir le rachat de son prêt s’apparente parfois à un véritable parcours du combattant, comme le souligne ce mercredi une étude de l’UFC-Que Choisir, qui dénonce "les nombreux pièges des banques pour limiter les renégociations, aux premiers rangs desquels figurent les comportements dilatoires, la gestion calamiteuse des dossiers ainsi que l'inflation galopante des tarifs".

Depuis 2010, l'association de défense des consommateurs a été saisie de 2700 litiges en lien avec le crédit immobilier, dont près d’un tiers fait suite à une renégociation, détaille l'étude, qui a passé au crible 493 de ces litiges. À l'issue de cette enquête, il ressort que 83% des difficultés rencontrées par les consommateurs se concentrent durant les trois étapes de la renégociation du crédit à savoir lors de la demande de renégociation (23%), puis de la gestion du dossier (39%) et enfin lorsque sont annoncés les tarifs de la renégociation (21%).

"Bien conscients que le temps joue en leur faveur, puisque la renégociation est d'autant plus rentable (pour les clients, ndlr) qu'elle est effectuée rapidement, les établissements bancaires cherchent tout d'abord à gagner du temps", notamment en tardant à envoyer certains documents ou une réponse aux clients, pointe l'étude. L'association cite plusieurs témoignages, notamment celui d’une fidèle cliente d'une banque qui a dû attendre plus de 6 mois entre sa demande initiale et son refus définitif.

"L'inflation galopante des frais"

Autre motif de grief, la gestion "parfois calamiteuse" de certains dossiers par les banques, ajoute l'étude, affirmant que de "nombreux consommateurs doivent s'acquitter de sommes non prévues ou non expliquées" ou encore d'indemnités indues en cas de renégociation pour cause de mobilité professionnelle ou de perte d'emploi.

L'association met par ailleurs en cause "l'inflation galopante des frais" annexes imposés aux clients par les banques, avec notamment une hausse de 18% entre 2012 et 2017 du coût des avenants. Au total, l'indemnisation de remboursement anticipé, facturée par les banques, et les frais annexes amputent de 35% les gains potentiels de pouvoir d'achat tirés de la renégociation, estime l'UFC.

"Il apparaît impératif que les attitudes des établissements bancaires changent dans le but de permettre aux consommateurs d'obtenir des gains de pouvoir d'achat en faisant jouer la concurrence", écrit l'UFC-Que choisir, qui appelle les autorités de la concurrence et de supervision à davantage de contrôles pour s'assurer que les banques respectent leurs obligations contractuelles.

Elle demande par ailleurs au ministère de l'Économie d'encadrer plus strictement les renégociations pour favoriser la transparence et stimuler la concurrence.

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J.M. avec AFP

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