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A Paris, boutiques et restaurants tirent leurs rideaux mais les prix immobiliers ne flanchent pas

Les commerces à vendre sont de plus en plus nombreux

Les commerces à vendre sont de plus en plus nombreux - Pierre Kupferman / BFM Business

Selon une étude du groupe SeLoger portant sur les deux premiers mois de l’année, le nombre d’offres de murs et de fonds de commerce s’est envolé alors que les recherches des acquéreurs potentiels ont plongé. Pour autant, les prix affichés ne baissent quasiment pas.

Des offres mises en ligne de plus en plus nombreuses et une demande qui s’affaisse. C’est le bilan que dresse pour Paris la branche bureaux et commerces du groupe SeLoger, au vu de l’activité observée sur ses sites spécialisés en janvier et février derniers. Le volume de commerces disponibles affiche une hausse de 23% par rapport aux deux premiers mois de 2020, alors que les recherches ont chuté de 32%.

La situation apparaît encore plus critique pour les boutiques de prêt-à-porter et les restaurants. Pour les magasins situés rue Saint Honoré par exemple, l’offre disponible a augmenté de 32% alors que les recherches ont plongé de 39%. L’intérêt pour d’autres artères commerçantes réputées pâtit encore plus de cette année historiquement morne pour le secteur de l’habillement: -54% pour la rue de Sèvres ; -49% pour le boulevard Saint-Germain et pour la rue des Franc-Bourgeois ou encore -44% pour la rue de Rennes.

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Une pléthore d'offre de restaurants à céder dans le 9ème arrondissement

Du côté des restaurants, dans le 9ème arrondissement, où les entreprises sont nombreuses à avoir mis leurs salariés en télétravail, les annonces mises en ligne ont augmenté de 60% par rapport à l’année dernière. Une offre pléthorique qui ne suscite pas d’appétit particulier du côté des investisseurs potentiels, avec un nombre des recherches en baisse de 18%, toujours par rapport aux deux premiers mois de 2020.

Dans cette situation où l’offre atteint un niveau inédit pour la capitale alors que l’intérêt des investisseurs potentiels n’est plus du tout ce qu’il était, on aurait pu penser que ceux qui veulent vendre leurs fonds de commerce ou leurs murs se montrent moins gourmands. Ce n’est pourtant pas ce que constate SeLoger. "Sur les fonds de commerce, on observe une stabilité des prix", relève Séverine Amate, directrice des relations médias et publiques du groupe. Les propriétaires de murs se montrent à peine plus conciliants puisque les prix demandés ne baissent que de 2% à 3%.

Un marché où règne l'attentisme

Cette curieuse situation montre l’attentisme dont font preuve ceux qui ont des biens à céder ou à louer. Chacun préfère attendre de voir comment la croissance attendue pour 2021 va relancer les affaires plutôt que de séduire les investisseurs potentiels avec des prix bradés. Alors même que les faillites peuvent, à terme, entraîner les prix vers le bas. Une chose est sûre, tant que les multiples dispositifs publics de soutien aux commerces et aux restaurateurs perdureront, l’impact réel de la crise sur l’immobilier commercial ne pourra pas être mesuré.

Pierre Kupferman pour BFM Immo

Qualite-Logement.org