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Immobilier: si le TGV booste l'attractivité de certaines villes, il y aussi des perdants

Le lancement d'une nouvelle ligne de TGV ne fait pas que des heureux

Le lancement d'une nouvelle ligne de TGV ne fait pas que des heureux - Philippe Huguen- AFP

La législation est finalement assez peu protectrice pour les riverains des nouvelles lignes à grande vitesse. Et en plus des nuisances sonores, les propriétaires doivent supporter une forte dévalorisation de leur bien immobilier.

L'arrivée de nouvelles dessertes TGV booste l'attractivité des villes concernées et la valeur de l'immobilier local. Mais il y a aussi des perdants. Car une nouvelle ligne à grande vitesse, c'est aussi davantage de nuisances sonores pour les habitants qui sont proches des rails.

Ainsi, depuis trois ans et l'inauguration de la LGV Paris-Rennes, beaucoup de riverains qui se trouvaient près du tracé ont entamé un bras de fer judiciaire. Un fonds de 11 millions d'euros cofinancé par l'Etat et les collectivités territoriales a été mis en place. Et il a été décidé la semaine dernière de faire des propositions de rachat de huit habitations exposées à des pics de bruit supérieurs à 85 décibels.

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Pourquoi en arriver là? Parce que pour ces maisons, construire des protections phoniques présentaient des coûts supérieurs à la valeur des biens. En outre, pour certains biens, les protections ne suffisaient pas à abaisser suffisamment le niveau sonore lié au passage des trains. Les propriétaires concernés auront donc des propositions de rachat d'ici la fin de la l'année prochaine.

Des prix qui peuvent baisser de 40%

Or, ce n'est pas une si mauvaise nouvelle pour ces riverains parce que la loi n'est pas vraiment de leur côté. Pour les routes, et dans le cas présent les rails, la loi impose des plafonds de décibels à ne pas dépasser, en l'occurrence 60 décibels. Soit l'équivalent du bruit fait par une imprimante. Mais ce plafond de décibels est fixé et lissé sur toute la journée, précisément entre 6h et 22h. On prend donc en compte les moments de silence. Résultat, même avec une centaine de trains quotidiens passant à plus de 300km/h, la moyenne de décibels reste inférieure au seuil exigé.

Mais pour les riverains, lorsqu'un train passe, ils encaissent en réalité plutôt entre 85 et 95 décibels. Et là ce n'est plus le bruit d'une imprimante mais plutôt celui d'une tondeuse à gazon ou d'une tronçonneuse. Des nuisances répétées difficiles à supporter sur le long terme. D'autant qu'en plus des nuisances du quotidien, le prix de votre bien immobilier est dévalorisé. Le bruit peut généralement rogner de 10 à 30% le prix d'un bien. Avec la LGV, des propriétaires parlent de dévalorisation allant même jusqu'à 40%.

Marie Coeurderoy édité par J.L.D.