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L'immobilier de bureau se fait-il ubériser ?

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Le terme ubérisation est apparu en 2014 avec la start-up Uber. En effet, cette start-up a bouleversé les modèles économiques existants avec son nouveau business model. Depuis, le terme « ubérisation » s’est démocratisé. En effet, il prend désormais sens pour désigner le phénomène par lequel une start-up ou un nouveau modèle économique lié à l’économie digitale peut menacer et remettre en cause rapidement un modèle dit « traditionnel ».

L’ubérisation est une nouvelle économie, récente elle est aussi appelée « sharing economy » en anglais. En ce sens, l’uberisation désigne une éocnomie au sein de laquelle l’acte commercial n’a plus lieu entre un particulier et une entreprise mais de particulier à particulier.

Par conséquent, l’ubérisation met en concurrence, des entreprises établies au savoir-faire reconnu avec des particuliers.

Ainsi, se développe ce business model dans différents secteurs : l’hôtellerie, la santé, la mode, l’éducation, le financement etc.

Comme le dit Maurice Lévy ancien PDG de Publicis « Tout le monde a peur de se faire ubériser ». Mais en quoi, les entreprises, notre lieu de travail peut-il être amené à disparaître ?

Aujourd’hui les entreprises sont confrontées aux problématiques d’optimisation d’espaces, de baux, et de coût de l’immobilier. Parallèlement, afin de recruter les meilleurs talents et de capitaliser sur l’image de marque, les entreprises cherchent à développer de nouveaux dispositifs afin d’attirer à elles les matières grises.

Or, le constat des managers et des ressources humaines convergent en un même point. La société évolue, se digitalise tandis que les modèles organisationnels des entreprises restent traditionnels. Les conséquences se caractérisent par un manque de motivation, une diminution de l’efficacité, augmentation du stress…

Afin de répondre à ces alertes les entreprises sont actuellement en train de muter vers des changements. Le co-working est une facette de ce début d’ubérisation.

Comme tout modèle propre à l’ubérisation le co-working et les nouveaux espaces émergents comme les tiers-lieux répondent aux caractéristiques de la digitalisation.

En effet, ce sont des lieux qui peuvent exister grâce à la digitalisation. Le travailleur, vient munit de son propre outil de travail, généralement un ordinateur portable. De plus, deuxième grande caractéristique de la digitalisation la connectivité et l’équipement du lieu face aux technologies est un caractère important.

A travers ces nouveaux espaces de travail, le salarié choisit dans quel contexte il souhaite travailler : coffice, espace de coworking, la localisation, l’heure de présence. Par ailleurs, cet espace permet de nouer des relations professionnelles et d’effectuer des interactions. De là naît une économie de partage entre les différents savoirs de chacun. Ainsi, cette économie dans un contexte de travail plus attractif se met en compétition face au modèle traditionnel de l’entreprise.

Sur différentes catégories de salariés et indépendants interrogés, ces espaces capitalisent les motivations suivantes :

  • • Collaboration / flexibilité
  • • Autonomie
  • • Partage
  • • Créativité
  • • Entreprenariat

Comme toute économie née de l’ubérisation les espaces de coworking fédèrent une communauté. De plus, cette-dernière est animée au sein du réseau. Cela se caractérise par la mise en place d’événements, de rencontres d’échanges etc.

Aujourd’hui la France capitalise 7800 espaces de coworking, avec plus de 400 ouvertures par an.

Dans un contexte économique difficile où les entreprises cherchent à diminuer la superficie des locaux d’entreprises, salariés et indépendants se côtoient au sein de ces espaces. Conscients du risque que cela peut créer pour certaines d’entre elles notamment les TPE-PME les entreprises cherchent à développer des espaces de coworking au sein de leurs propres locaux. Réel compromis entre désir des salariés dans la gestion du temps et des modes de travail, mais aussi pour l’entreprise et la diminution des coûts immobiliers. Cependant, ces espaces ne permettent pas d’avoir comme à l’ordinaire un espace attitré, son propre bureau. Ils nécessitent un espace nomade, avec un management qui s’adapte à ces nouveaux usages.

Certaines entreprises ont su rapidement faire preuve de créativité comme Adecco, ou certains cabinets de consulting comme Davidson. Mais qu’en est-il des entreprises à plus faible effectif et aux budgets plus limités ? Pourront-ils longtemps résister à l’ubérisation de l’immobilier d’entreprise ?

Thierry Zimmer