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La location aux étudiants, une bonne option ?

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Avantages fiscaux, vacances locatives et risques d’impayés limités, la location aux étudiants se révèle un bon choix pour les bailleurs. A condition de respecter les quelques critères requis, la rentabilité locative est assurée.

Fêtes nocturnes, nuisances sonores, dégradations du logement…, la mauvaise réputation, légitime ou non, de la location aux étudiants a fait son temps. Si certains bailleurs hésitaient encore à louer à cette catégorie de locataires, la tendance change aujourd’hui. En effet, à condition que le bien soit adapté et situé dans une zone universitaire, l’alternative est pertinente pour le loueur puisqu’elle présente de nombreux avantages aussi bien en termes économiques que de capacité locative. Avec un nombre d’étudiants en quête de logement grandissant et une population, en prime, constamment renouvelée, les propriétaires trouvent facilement preneur et limitent ainsi les risques de vacances locatives.

Les critères requis

Pour mettre tous les atouts de leur côté, il est vivement conseillé aux bailleurs de louer un appartement meublé, plus intéressant pour les étudiants qui s’installent dans une ville de manière transitoire. Mais aussi car la location meublée permet d’établir des baux courts, d’une période d’un an, ou même de neuf mois s’il est consenti par l’étudiant, c’est-à-dire le temps d’une année universitaire. En contrepartie, la durée du préavis n’est alors plus que d’un mois : un délai qui devient limite pour trouver un remplaçant surtout si le départ du locataire s’effectue en milieu d’année universitaire. Concernant le type de logement le plus adapté, ce sont logiquement les studios et les "une pièce" qui sont les plus recherchés. Toutefois, les grands appartements ne sont pas exclus, au contraire. A condition que leur agencement s’y prête (pièces indépendantes qui permettent d’entrer et sortir du lieu sans passer par les espaces dédiés aux autres colocataires), ils peuvent être loués en colocation à plusieurs étudiants. Avantages pour le bailleur, la possibilité de majorer le prix du loyer, puisque les frais sont partagés, et profiter d’une garantie imparable contre les impayés. En effet, dans le cas spécifique des colocations, la loi prévoit une clause de solidarité qui engage chaque locataire sur la somme globale due en cas de défaut de règlement.

Les aides de l’Etat

La pénurie de logements, les loyers surévalués des dernières années ainsi que les réticences des propriétaires ont engagé l’Etat à soutenir l’accès au logement des étudiants. Ces derniers profitent ainsi d’aides publiques (APL, ALS, dispositifs d’aides Loca-Pass) qui boostent leurs revenus et du même coup rassurent les propriétaires, d’autant que la caution des parents est une garantie supplémentaire souvent présente aux dossiers. Quant aux bailleurs, eux aussi bénéficient d’avantages octroyés par l’état sous forme d’exonérations fiscales notamment via les dispositifs particuliers comme le Censi-Bouvard qui prévoit un abattement de 11 % étalés sur neuf ans si l’appartement est situé dans une résidence étudiante. Par ailleurs, dans le cas des locations meublées, la réduction d’impôts peut se révéler très profitable (abattement de 50 % si le cumul des loyers ne dépasse pas 32 600 euros).

Peu d’inconvénients

De fait, la liste des contraintes liées à la location aux étudiants est courte, mais surtout aucune n’apparaît rédhibitoire. Celle qui se révèle la plus gênante concerne le taux de rotation qu’elle entraîne par nature. En effet, le changement fréquent de locataire réclame une gestion plus lourde. Sauf à faire appel à une agence, l’investissement personnel du propriétaire est plus conséquent à moins d'être guidé par un assistant de gestion en ligne comme Gererseul.com. Par ailleurs, excepté dans le cas des colocations, le prix des loyers doit rester raisonnable pour correspondre aux revenus restreints des locataires étudiants.

D'autre part, si le risque de vacance est globalement faible, il augmente logiquement à la fin de l’année universitaire, les étudiants étant susceptibles de regagner leur région d’origine ou de déménager durant les mois d’été. Enfin, bien qu’il s’agisse d’un à priori, les risques de dégradations du logement restent potentiellement plus élevés. Un argument relatif cependant, puisque les garanties locatives, les cautions et autres états des lieux constituent de bonnes protections.

Si les étudiants dont les revenus souvent modestes et la volatilité ont longtemps provoqué la méfiance des bailleurs, ils sont désormais devenus une cible recherchée. Et pour cause, ce type de location présente des atouts de taille pour le propriétaire : capacité locative élevée, garanties financières certaines, et avantages fiscaux, en prime.

Patrick Chappey