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Les "chasseurs d'apparts", LA solution pour dénicher le bien de ses rêves ?

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Chasseur immobilier… Voici une "nouvelle" profession que le petit écran plébiscite depuis quelques années. Que l’on cherche un cinq pièces avec balcon au dernier étage d’un immeuble en plein centre de Paris ou une maison en proche banlieue à un coût raisonnable, la tâche se révèle de plus en plus ardue. En épluchant les petites annonces et en visitant des dizaines de biens ne correspondant pas à ses attentes, on peut finir par trouver la perle rare. Mais désormais, il est possible de gagner un temps précieux dans sa recherche, en faisant appel à un chasseur d’appartements. Qu’en est-il réellement ?

Ce métier encore peu répandu, a connu une certaine heure de gloire grâce à la célèbre émission de M6, "Recherche appartement ou maison". Conjointement à la pénurie immobilière, ces nouveaux acteurs deviennent une profession de niche, avec des services convoités par bon nombre de futurs acquéreurs désespérés. Tout droit venue des États-Unis, ils sont apparus en France au début des années 2000. Aujourd’hui, la Fédération Nationale des Chasseurs Immobiliers (FNCI) entend réglementer la profession. Question formation, les chasseurs d'immobilier ne sont soumis à aucune règle et proviennent de métiers divers (agent immobilier, architecte, décorateur...).

Un chasseur d’appartements est tout simplement un agent immobilier, mais qui prend en charge la recherche de ses clients. Il est finalement l’intermédiaire dans les transactions et reste au service de l’acheteur à 100%. Ses missions couvrent les démarches de prospection, les pré-visites, la sélection des biens à présenter à ses clients et enfin la négociation des prix. Il se différencie d'un agent immobilier par la détention d'un mandat de recherche pour le compte d'un acheteur et non pour celui d’un vendeur.

Des taux de réussite records

Cadres débordés, parisiens en quête d’une résidence secondaire au soleil, personnes en quête d’un bien rare et peu commun, expatriés préparant leur retour… Les profils de clients de cet intermédiaire d’un nouveau genre sont de plus en plus nombreux et diversifiés. Sur les 200 chasseurs en activité dans l’Hexagone, près de la moitié exerce dans la capitale tandis que le reste se trouve dans les grandes villes telles que Marseille, Lyon ou Nice.

Ce concept présente de nombreux avantages pour les acquéreurs : gain de temps considérable, augmentation des chances de trouver un bien correspondant à ses attentes ou encore un unique point d’entrée dans sa recherche.

Le chasseur immobilier doit tout d'abord comprendre la demande de ses clients en prenant le temps d’analyser leurs critères. Il décortique ensuite les annonces et effectue des pré-visites, afin de proposer seulement une sélection de biens pertinents, avec photos et/ou vidéos à la clé.

Le chasseur liste également les points positifs et n’occulte pas les défauts des logements (travaux à proximité, voisins bruyants, charges élevées, etc.). Enfin, il accompagne les futurs propriétaires de A à Z dans leur processus d’acquisition, jusqu’à la négociation et la signature chez le notaire. Leurs taux de réussite sont censés battre des records : 87% selon une agence de chasseurs parisienne ou encore 80% pour une seconde.

Un chasseur ne mène en général pas plus de trois ou quatre recherches de front, la mission étant ardue et prenante. Pour la sélection des biens, toutes les sources sont exploitées : particuliers, agents immobiliers, promoteurs, syndics, notaires, marchands de biens voire vente aux enchères. Les chasseurs doivent détenir un mandat de recherche exclusif d'une durée de trois mois, renouvelable par tacite reconduction. En général, il ne dépasse pas six mois. Ils sont soumis à la même réglementation que les agents immobiliers : ils ne perçoivent leurs honoraires que lorsque la signature a eu lieu chez le notaire.

Une solution rêvée pour les acheteurs ?

L’acquéreur, quant à lui, s’engage à ne pas acheter par ses propres moyens l’un des biens présentés par le chasseur immobilier pendant un an, à compter de la signature du mandat de recherche.

Ces chasseurs incarneraient donc une solution rêvée pour les acheteurs ? Oui et non. Plusieurs aspects sont à prendre en compte avant de faire appel à leurs services. Tout d’abord, attention aux faux chasseurs immobiliers. Ils doivent obligatoirement être munis de la carte professionnelle d’agent immobilier et aucun contrat ne doit être signé s’il comprend des honoraires dès le départ. De plus, l’aspect budget n’est pas à négliger : au-dessous d’un certain seuil, ils refusent de prendre un dossier en main. Certains descendent à 200.000 euros, mais en moyenne la transaction minimale se trouve aux alentours de 300.000 euros, pour un accompagnement complet et sur-mesure.

Reste à connaître le coût de la prestation : les honoraires oscillent entre 1 et 5% du montant de l'achat. Ne pas oublier également les frais de l’agence immobilière en charge du bien à ajouter à la rémunération du chasseur.

Enfin, cette profession s’est retrouvée fortement médiatisée ces dernières années et de plus en plus sollicitée. Ainsi, certaines agences commencent à mettre en place des partenariats tacites et officieux avec quelques chasseurs, afin que ceux-ci privilégient leurs biens et pas ceux de la concurrence. La prudence reste donc de mise.

Thierry Langlois