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Qualité de l'air intérieur : un enjeu majeur de santé publique

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Cette thématique de la qualité de l’air, notamment portée par les études de l’OQAI (Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur) et les nouvelles réglementations relatives à sa surveillance, devient un défi majeur de santé publique.

Si l’homme est capable de rester plusieurs jours sans manger ni boire, il est difficile pour lui de tenir plus de deux minutes sans respirer. Rien de nouveau me diriez-vous, pour autant nous nous préoccupons bien plus de la qualité de nos aliments et de nos eaux de consommation, que de la qualité de l’air que nous respirons.

La qualité de l’air, une prise de conscience récente

Depuis quelques années, on assiste cependant à une prise de conscience générale sur le sujet, qui inquiète de plus en plus les français. Cette thématique de la qualité de l’air, notamment portée par les études de l’OQAI (Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur) et les nouvelles réglementations relatives à sa surveillance, devient un défi majeur de santé publique.

Un défi majeur de santé publique

Et l’enjeu est de taille, notre environnement intérieur est cinq fois plus pollué que notre environnement extérieur selon l’OQAI.

Nous passons la majorité de notre temps dans des bâtiments intérieurs, et ceux-ci, logements, bureaux, établissements recevant du public, et cetera, contiennent de manière générale de nombreuses sources de polluants. Ces lieux de vie peuvent être contaminés par pas moins de 30 substances chimiques différentes, dont les sources d’émanation sont toutes autant diverses : produits ménagers, matériaux de construction, désodorisants, parfums d’intérieur, appareils de chauffage, insecticides…

Ce danger invisible est préjudiciable pour la santé de tous mais plus particulièrement pour celles des enfants, passant en moyenne 90% de leurs temps dans des bâtiments intérieurs et qui connaissent un à cette période un développement de leur système respiratoire. Les alvéoles pulmonaires passent en effet de 24 millions à la naissance à 300 millions à l’âge de 10 ans, ce qui correspond à leur nombre définitif.

Cette population très exposée peut connaître en raison d’une mauvaise qualité de l’air des symptômes tels que de la fatigue, des vertiges, des maux de tête ou encore de l’asthme.

Que propose la réglementation concernant les ERP (établissements recevant du public) ?

Le Décret n°2015-1926 du 30 décembre 2015, impose dans un premier temps aux propriétaires et exploitants de crèches, écoles maternelles et écoles primaires, la mise en œuvre d’un programme d’actions de prévention de la qualité de l’air intérieur, ciblant particulièrement des polluants comme le benzène et le formaldéhyde. Les collectivités ont plusieurs options pour l’évaluation des risques liés à ces polluants, allant de la mesure par une société spécialisée à la simple auto-évaluation.

Cette réglementation sera étendue à d’autres types d’établissements avant le 1er janvier 2023, en voici le périmètre : - avant le 1er Janvier 2018, pour les établissements d’accueil collectif d’enfants de moins de 6 ans, les crèches écoles maternelles et primaires. - avant le 1er Janvier 2020, pour les accueils de loisirs et les établissements d’enseignement ou de formation professionnelle du second degré - avant le 1er Janvier 2023 pour les autres établissements

Mon conseil aux collectivités

Afin de mettre efficacement leurs établissements en conformité avec la réglementation, je leur conseille de se faire accompagner par un organisme spécialisé pour la mise en place de campagne de mesures d’air. Cette solution, en plus d’être le choix de la qualité et de la fiabilité est aussi la plus économique car elle ne nécessite aucun investissement.

Enfin, il est important de rappeler que l’objectif de ces évaluations est bien l’analyse du risque pour les enfants, il est donc préférable que cette campagne soit réalisée par des personnes indépendantes et surtout formées.

Philippe Selle