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Syndic, le mal-aimé des copropriétaires ?

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Pas facile d’être syndic à l’heure actuelle puisque selon une récente étude menée par l’association CLCV (Consommation Logement et Cadre de Vie), un copropriétaire sur deux demeure insatisfait de sa prestation. Cependant, l’enquête démontre que le syndic n’est pas seul responsable de cet état de fait.

L’association CLCV s’est adressée à plus de 3 500 copropriétaires (majoritairement occupants mais aussi bailleurs dans 17 % des cas) pour dresser un état de les lieux général de la relation qu’ils entretiennent avec leur copropriété. Les résultats sont intéressants puisque près de 8 millions de logements sont concernés en France. En synthèse, tout n’est pas totalement négatif, mais les tendances qui se dégagent démontrent bien que des améliorations sont à entreprendre.

Premier constat marquant : 49,39 % du public interrogé se déclare insatisfait de son syndic devançant d’un petit point les satisfaits (48,75%). Cette proportion recoupe celle d’une autre enquête menée il y a deux ans par l’institut TNS-Sofres dans laquelle les sondés déclaraient à 36 % que les syndics ne sont pas clairs dans leurs démarches et à 64 % qu’ils songent d’abord à gagner de l’argent avant se s’occuper de leurs intérêts.

Une relation ambiguë

Dans la présente étude, les récriminations portent en priorité sur le manque de relations avec les copropriétaires (49,33 % environ de mécontents), sur le faible suivi des contrats (46.22 % d’opinions défavorables) mais aussi et surtout sur le défaut de réactivité des organismes gestionnaires face aux sollicitations : avec 55 % d’insatisfaits, c’est l’indicateur le plus défavorable au syndic. En revanche, 56,3 % des personnes interrogées s’accordent à dire qu’ils sont globalement satisfaits de la qualité de la gestion effectuée par les syndics. On apprend par ailleurs clairement que lorsque les choses se passent bien, c’est que le couple conseil syndical/syndic fonctionne. L’un n’allant pas sans l’autre. Ainsi, l’appréciation conjointe du syndic et du conseil syndical est satisfaisante à 39 % loin devant les autres cas de figure.

L’étude précise cependant que les domaines qui entraînent les plus forts taux de satisfaction sont ceux qui sont encadrés et contraints de manière juridique. Les syndics feraient-ils mieux leur travail quand ils y sont obligés ? Seraient-ils les bouc-émissaires des copropriétaires qui paient trop de charges ? Peut-être, mais l’étude n’aborde pas ce point essentiel du montant des charges qui ne cesse d’augmenter. Un paramètre qui ne joue forcément pas en faveur de l’image du syndic.

Une implication relative des copropriétaires

D’autre part, un autre chiffre fondamental est à retenir et c’est peut être le plus révélateur de cet état des lieux. Si les copropriétaires émettent bien des avis sur la gestion et la vie de la copropriété, ils ne sont que 50,95 % à participer aux assemblées générales. Ce chiffre qui montre un net manque d’intérêt pour la gestion collective pose, en pratique, quantité de problèmes quand il s’agit de voter ou de modifier les projets. D’ailleurs, à peine la moitié des sondés considèrent que les débats en assemblées sont intéressants et constructifs.

Autant dire qu’il reste encore bien des efforts à fournir pour réconcilier les différents acteurs des copropriétés, particulièrement en termes de communication et de transparence afin d’impliquer les copropriétaires à la gestion de leur propre patrimoine.

Patrick Chappey