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Avec une croissance moins forte, le marché des locations de bureaux ralentit nettement

Les bureaux continuent à ralentir le rythme

Les bureaux continuent à ralentir le rythme - MichaelGaida - Pixabay

Le rythme des locations de bureaux a fortement ralenti au deuxième trimestre, en phase avec le ralentissement de l'économie.

Le ralentissement de l'activité se confirme pour les bureaux français, même s'ils continuent à attirer les investisseurs, notamment étrangers. Le rythme des locations diminue nettement, répercutant le ralentissement de l'économie et, plus spécifiquement, une offre réduite, en particulier à Paris. "On a un marché qui ralentit: il n'y a pas de raisons de faire du catastrophisme, mais c'est un reflet assez fidèle de l'économie française", a résumé vendredi à l'AFP Virginie Houzé du cabinet JLL, à l'occasion d'un bilan trimestriel de référence publié de concert par son groupe et trois concurrents, BNP Paribas, CBRE et Cushman and Wakefield.

Selon ce bilan, dit Immostat, la "demande placée", qui mesure l'activité commerciale du secteur en matière de surfaces louées - pour l'essentiel - ou vendues à leurs occupants, a chuté de 15% au deuxième trimestre, par rapport à la même époque de l'an dernier. Le chiffre concerne l'Île-de-France où se concentre le très gros du marché français. Certes, "l'année dernière, on avait eu un chiffre assez élevé car on avait de très grandes transactions comme Vinci à Nanterre", a relativisé Virginie Houzé. "Cette année, on n'a pas eu des transactions aussi grandes: les plus importantes font à peine la moitié en taille, comme Société Générale à Fontenay-sous-Bois."

Pic atteint il y a un an et demi

Toutefois, le mouvement est déjà sensible depuis près d'un an et l'experte admet une nette corrélation entre le recul du marché et celui du climat des affaires, qui marque le pas après un pic atteint voici un an et demi, dans la foulée de l'élection d'Emmanuel Macron à la présidence, comme de la croissance, plus faible l'an dernier et, a priori, cette année qu'en 2017.

Seconde raison majeure avancée par les spécialistes des quatre groupes, l'offre de bureaux libres diminue, en particulier à Paris, décourageant les entreprises d'aller chercher d'autres locaux. "Bien que la demande exprimée par les utilisateurs soit en hausse, la rareté de l'offre dans Paris freine le volume de transactions", a expliqué dans un communiqué, Grégoire de La Ferté, de CBRE.

Dans ce contexte, les abords immédiats de la capitale se distinguent: selon les données détaillées par Cushman and Wakefield, la petite couronne - les départements limitrophes de Paris sans tenir compte de la Défense - est la seule région d'Île-de-France où les transactions progressent nettement depuis le début d'année. Si le marché des bureaux fait face à une réalité commerciale mitigée, il attire en tout cas sans problème les liquidités: les investissements, qui avaient ponctuellement chuté en début d'année, ont repris leur essor à 7,2 milliards au deuxième trimestre, soit une hausse de 11% par rapport à un an plus tôt.

Les Asiatiques font désormais jeu égal avec les Américains

Porté par des transactions gigantesques comme le rachat en mai par l'assureur Swiss Life d'un portefeuille de 1,7 milliard d'euros d'immeubles dans le centre de Paris, le niveau des investissements profite de l'intérêt des investisseurs étrangers. "Dans un contexte international difficile, marqué par les tensions commerciales, les tergiversations du Brexit ainsi que les poussées populistes, le marché français renforce encore son attractivité", détaille Nicolas Verdillon, un autre expert de CBRE. "Les Sud-Coréens sont très présents", détaille-t-il. "Ainsi, en volume investi, le capital asiatique fait pour la 1ère fois depuis 30 ans jeu égal avec celui des Américains."

A l'inverse, dans le reste de la France, les investissements subissent un recul annuel d'un quart à 610 millions d'euros sur l'ensemble du semestre, selon une étude indépendante du cabinet Knight Frank, rappelant néanmoins que 2018 avait été marquée par d'importantes cessions de bureaux régionaux par la foncière Gecina à la suite du rachat de sa concurrente Eurosic. "Les régions ne sont pas pour autant boudées, à l'exemple de quelques opérations significatives réalisées pour le compte d'investisseurs français, britanniques ou allemands dans les grandes agglomérations", assure Knight Frank, évoquant notamment le rachat à Toulouse de bureaux de l'avionneur Airbus par la foncière Catalyst Capital, ou le redéveloppement, par BNP Paribas, de l'ancien tri postal à Bordeaux.

(Avec AFP)

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