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La crise du Covid a-t-elle fait flamber le nombre de commerces vacants à Paris?

La capitale compte 83.399 locaux en rez-de-chaussée fin 2020

La capitale compte 83.399 locaux en rez-de-chaussée fin 2020 - Fred Dufour - Paris

Paris compte 83.399 locaux commerciaux en rez-de-chaussée. Et parmi eux, le taux de vacances a nettement progressé en 2020.

Paris est la ville française qui compte le plus grand nombre de commerces, y compris rapporté à son nombre d'habitants. La capitale compte 83.399 locaux en rez-de-chaussée fin 2020, répartis entre 74% de commerces et services commerciaux, 15,5 % de locaux implantés dans d’anciens magasins mais qui ne sont pas des commerces de détail (tels que des bureaux, des activités médicales, des commerces de gros) et 10,5% de locaux vacants, établit une étude de l'Apur, l'Atelier parisien d’urbanisme, publiée ce jeudi.

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Une vacance qui semble en légère augmentation puisqu'entre 2017 et 2020 on recense plus de 900 nouveaux locaux vacants en pied des immeubles parisiens. En 2020, dans tout Paris, 8.760 locaux étaient vides, contre 7.850 en 2017. La part de la vacance passe ainsi de 9,3 % à 10,5 % entre 2017 et 2020.

Des locaux en travaux

Mais vacance ne signifie pas fermeture définitive. En effet, l'Apur dénombre 1.520 locaux en travaux, soit 17% des locaux vacants. En 2017, il n’y en avait que 900, soit 11 % de l’ensemble des locaux vacants de l’époque. "Une explication probable de cette augmentation des locaux en travaux est sans doute liée à la pandémie de la Covid-19 qui, avec l’instauration de confinements successifs et l’interdiction d’ouvrir pour certains types de commerces donne l’occasion à certains commerçants de réaliser des travaux au sein de leur établissement", précise l'Apur. Selon l'Atelier parisien d'urbanise, ces locaux devraient donc rouvrir rapidement après les confinements. En enlevant les locaux en travaux, le taux de vacance n'est donc plus que de 8,7% en 2020 contre de 8,3% en 2017. L’augmentation des locaux vacants n’est ainsi plus que d’environ 300 entre 2017 et 2020.

Par ailleurs, la crise du coronavirus est intervenue "à la suite d’une succession de difficultés qui avaient déjà fortement impacté les commerces: attentats terroristes en 2015, manifestations hebdomadaires des "gilets jaunes" en 2019, incendie de la Cathédrale Notre-Dame de Paris, enfin grève des transports", souligne l'Apur.

Plus de 1.000 locaux fermés sans interruption depuis 2007

En revanche, 1.084 locaux sont restés vacants sans interruption depuis 2007. Ils représentent 12% du total des locaux vacants en 2020. "Quelques quartiers apparaissent, principalement localisés dans un grand quart nord-est de la capitale, du quartier des Épinettes, dans le 17e arrondissement à ceux de La Réunion et de Saint-Blaise dans le 20e arrondissement", précise l'étude.

L'Apur observe que l'augmentation de la vacance est plus importante dans les arrondissements du centre (du 1er au 8e arrondissement), où la proportion de locaux vacants progresse d’au moins 2 points par rapport à 2017 dans chaque arrondissement (exception faite du 7e où elle n’augmente que de 0,4 point). Le 4e arrondissement enregistre même une hausse de 4,5 points avec un taux qui double presque, passant de 5,6 % en 2017 à 10,1 % en 2020. Mais le Covid n'est pas le seul responsable. L'Apur note tout d'abord une diminution de la population proportionnellement plus importante qu’ailleurs à Paris, "ce qui entraîne progressivement une diminution, plus importante aussi, du nombre de commerces et de services commerciaux (-3 % en moyenne contre -1 % ailleurs entre 2017 et 2020)".

Diane Lacaze