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Le marché des bureaux a démarré l'année 2018 en trombe

Esplanade de La Défense

Esplanade de La Défense - AFP

Les investissements en immobilier d'entreprise ont bondi de plus de deux tiers en un an. C'est même le meilleur premier semestre depuis quatre ans.

Bond des investissements, activité solide: l'immobilier d'entreprise commence l'année en forme, porté par des opérations à plusieurs centaines de millions d'euros à Paris et autour de la capitale. "L'appétit est là", avec "la capacité du marché à mettre des produits en face", résume à l'AFP Virginie Houzé, directrice des études au cabinet Jones Lang LaSalle (JLL).

Comme tous les trimestres, JLL et trois autres sociétés de conseil en immobilier d'entreprise - BNP Paribas Real Estate, CBRE et Cushman & Wakefield - donnaient vendredi, via leur groupement Immostat, un bilan du marché en Île-de-France, qui concentre très largement les montants investis en France.

Alors que l'année 2017 avait déjà été dynamique, le tableau est favorable depuis le début 2018, à l'image d'autres secteurs de l'immobilier. Selon Immostat, les investissements en immobilier d'entreprise ont atteint 9,1 milliards d'euros dans la région et progressé de plus de deux tiers par rapport à un an auparavant. La surface totale des ventes et locations de bureaux, dites "demande placée", a avancé de 15%, à 1,3 million de mètres carrés. "C’est le meilleur 1er semestre depuis 4 ans", souligne Nicolas Verdillon, executive director investment properties chez CBRE.

Vente du futur siège Apple

Les évolutions sont encore plus marquées sur le seul second trimestre: les investissements ont plus que doublé. Les ventes et locations de bureaux ont progressé de 28% en matière de surfaces et, sur les seuls achats, le prix moyen a gagné 4%, à 6.460 euros le mètre carré. Corollaire de cet essor, l'offre de bureaux à louer se réduit fortement dans la région avec un déclin de 12% sur un an, à quelque 3 millions de mètres carrés immédiatement disponibles fin juin.

"On a un deuxième trimestre extrêmement dynamique qui a été porté par les grandes transactions de plus de 100 millions d'euros", met en avant Mme Houzé. "C'est vraiment ça le moteur d'activité". Parmi les opérations phares au deuxième trimestre, figure la vente de l'immeuble de bureaux Kosmo - 24.000 mètres carrés à Neuilly - par le promoteur Altarea Cogedim à une filiale de la banque Société Générale pour près de 500 millions d'euros.

Surtout, même si le prix n'est pas communiqué, Mme Houzé cite comme une des principales transactions la vente du siège du futur magasin du géant informatique Apple. C'est le fonds EPI qui l'a cédé à l'allemand BVK.

Les étrangers de retour

C'est d'ailleurs une des tendances récentes du marché: les investisseurs étrangers - en premier lieu les américains suivis par les allemands - gagnent du terrain. Selon les détails donnés par CBRE, ils représentent depuis le début de l'année près de la moitié des transactions en Île-de-France. "Après la crise, chacun était rentré chez soi: ils sont revenus, ils sont présents", remarque Mme Houzé. "Après, ils sont confrontés à des investisseurs français très puissants et qui ont envie d'acheter."

C'est dans les grands espaces que le marché est le plus dynamique. Sur la première moitié de l'année, les surfaces vendues ou louées augmentent de presque 30% pour les locaux de plus de 5.000 mètres depuis le 1er janvier, détaille BNP Paribas. Toutefois, la progression est générale puisque les petites et moyennes surfaces signent une hausse de 7%.

La Défense marque le pas

"Les différences géographiques sont néanmoins notables" sur l'ensemble du marché, nuance BNP Paribas: les quartiers d'affaires parisiens - Ier, IIe, VIIIe, IXe et une partie des XVIe et XVIIe arrondissements - ne faiblissent pas, mais La Défense marque le pas.

Immostat ne donne pas de chiffres sur l'ensemble de la France, mais certains de ses membres, comme BNP Paribas, en donnent une estimation. Les investissements "enregistrent un très bon niveau avec 12,5 milliards d'euros engagés au 1er semestre", dit la filiale immobilière de la banque, tandis qu'une étude séparée du cabinet britannique Knight Frank les chiffre à plus de 11 milliards.

Knight Frank fait toutefois état d'une forte baisse des investissements en régions au premier semestre (-27% sur un an), à un peu moins de 800 millions d'euros. "Ce recul doit être relativisé par l'excellent résultat du 1er semestre 2017, qui avait vu la réalisation d'un nombre important de transactions", nuance le cabinet. "Les régions ne sont pas pour autant boudées par les investisseurs."

(AFP)

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