BFM Immo
Construction

Ces régions où les ventes de logements neufs ont le mieux résisté pendant le confinement

Les ventes de logements neufs ont chuté au deuxième trimestre

Les ventes de logements neufs ont chuté au deuxième trimestre - Pixabay / Tumisu

Les réservations pour les appartements ou les maisons dans le neuf ont plongé au deuxième trimestre. Mais le marché a moins dévissé dans certaines régions.

Avec le confinement, l'envie des Français pour davantage d'espace et de verdure s'est-il concrétisé ? Sur le marché de l'ancien, il faudra attendre encore plusieurs mois pour que les notaires puissent donner de premières indications sur ce point, même si pour l'instant le réseau Century 21 ne constate pas d'exode des Parisiens vers la campagne. En revanche, sur le marché du neuf, les dernières données du ministère du Logement publiées ce lundi dessinent une première tendance. Globalement, les achats de logements neufs ont mieux résisté dans les zones moins urbanisées que dans les grandes agglomérations.

>> Téléchargez gratuitement notre guide Loi Pinel

A l'échelon national, 20.400 réservations d'appartement ou de maison individuelle dans le neuf ont été enregistrées au deuxième trimestre 2020. Ces chiffres correspondent aux "réservations à la vente avec dépôt d'arrhes", précise le ministère. C'est 41,7% de moins qu'au deuxième trimestre 2019. Mais ce recul est bien plus prononcé pour les appartements (autrement dit les logements collectifs), avec une chute de 42,3% des réservations sur un an, que pour les maisons individuelles (-33,1% par rapport à la même période il y a un an). On notera ici que les appartements représentent actuellement plus de 90% du marché du neuf en termes de réservations.

La Bourgogne-France-Comté en tête

Et c'est bien dans les zones moins densément peuplées et moins urbanisées que les ventes dans le neuf ont le mieux résisté. Ainsi, dans la zone A bis et A, qui regroupe les plus grosses agglomérations comme celles de Paris, Lyon, Lille ou encore Marseille, les réservations sont en repli de 44,2% entre le deuxième trimestre 2019 et le deuxième trimestre 2020. C'est d'ailleurs dans cette zone qu'il y a bien davantage de constructions d'immeubles collectifs que de maisons individuelles, faute notamment de foncier disponible. Si on descend d'un cran, on tombe sur la zone B1. Celle-ci comprend certaines agglomérations (comme Caen, La Rochelle, Dijon ou Metz) où le marché est un peu moins tendu, ainsi qu'une partie de la grande couronne parisienne non située en zone A bis ou A. ici, les réservations de logements neufs reculent de façon assez semblable : -44,3% sur un an.

Encore un cran en-dessous en revanche, le marché du neuf s'est beaucoup mieux tenu. En zone B2 (où on retrouve par exemple Saint-Quentin, Brest, Montélimar, Saint-Nazaire, ainsi que de nombreuses plus petites villes), les ventes dans le neuf ne baissent plus que de 18,7%. En zone C (le reste de la France, dont beaucoup de zones rurales) en revanche, le repli est plus conséquent : -30,5%.

Cette tendance d'un marché neuf davantage épargné par la crise dans les zones moins denses se confirme également par région. Ainsi, c'est en Bourgogne-France-Comté (avec des réservations en baisse de "seulement" 20,7% sur un an au deuxième trimestre), dans la région Centre - Val de Loire (-25,5%), en Provence-Alpes-Côte d'Azur (-26,8%), en Normandie (-27%) et en Nouvelle-Aquitaine (-31,3%) que les baisses observées sont nettement plus mesurées que la moyenne. Inversement, c'est dans les Hauts-de-France (-55%), le Grand-Est (-52,8%), la région Pays-de-La-Loire (-48%) et en Ile-de-France (-46,3%) que les replis sont les plus importants. Compte-tenu de la situation sanitaire entre avril et juin, et la difficulté à signer des transactions, il faudra toutefois encore attendre plusieurs mois pour savoir s'il s'agit d'un simple phénomène passager ou d'un véritable mouvement de fond.

Jean Louis Dell'Oro