En échange du plan de relance, le BTP promet de ne pas supprimer d'emplois
Le secteur du BTP, qui bénéficie de plusieurs milliards d'euros dans le cadre d'un vaste plan de relance, s'est engagé en échange à maintenir son niveau actuel d'emplois et d'apprentis, laissant toutefois certaines questions en suspens. "Les fédérations professionnelles du secteur du bâtiment et des travaux publics ont pris des engagements forts pour l'emploi et la formation professionnelle", a annoncé le gouvernement dans un communiqué.
Le secteur va bénéficier, selon le chiffrage du gouvernement, d'une dizaine de milliards d'euros au sein du plan de relance annoncé à la rentrée dernière pour faire repartir durablement l'économie après la crise sanitaire. Il s'agit largement de mesures destinées à soutenir la rénovation des bâtiments pour réduire leur consommation d'énergie.
Le bâtiment a, par ailleurs, plutôt bien résisté au début de la crise. L'an dernier, il n'a perdu que 10.000 emplois, essentiellement parce que les entreprises ont moins recouru à l'intérim, selon sa principale organisation, la Fédération française du bâtiment (FFB).
Quid de la question des travailleurs détachés?
Dans ce contexte, le secteur s'engage à "consolider l'emploi existant en solde net et maintenir une dynamique de création d'emplois au cours des deux prochaines années", selon les termes du gouvernement. Le bâtiment promet aussi de former autant d'apprentis cette année qu'en 2020, soit déjà plus qu'en 2019.
Néanmoins, seule la principale fédération des travaux publics, la FNTP, s'engage pour l'heure à un objectif chiffré en matière d'emplois, avec 50.000 embauches promises d'ici à 2022 dans ce seul secteur. "Du côté du bâtiment, les engagements ne sont pas encore matérialisés", a déclaré lors d'une conférence de presse Elisabeth Borne, ministre du Travail, renvoyant à de nouvelles négociations en mars.
Les annonces du gouvernement n'évoquent pas non plus la question des travailleurs détachés, c'est-à-dire des employés venus d'autres pays de l'Union européenne (UE) à titre provisoire dans le cadre de leur embauche. Fin août, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire avait demandé aux entreprises du bâtiment d'embaucher le moins possible des travailleurs détachés pour faire "travailler les ouvriers français".
Avec AFP