BFM Immo
Construction

L'artisanat du bâtiment déchante

Les artisans du bâtiment craignent pour l'avenir

Les artisans du bâtiment craignent pour l'avenir - dr

La Capeb revoit en nette baisse ses prévisions de croissance pour 2011, et n’exclut pas une baisse de l’activité du secteur en 2012.

Une hirondelle ne fait pas le printemps : après un été « maussade », l’artisanat du bâtiment se résout à affronter des « gelées hivernales précoces ». Fin juillet, sur la base des chiffres réalisés au deuxième trimestre, la Confédération de l’Artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb) confirmait fièrement la reprise de l’activité entrevue au premier trimestre. Porté autant par la construction neuve que l’entretien-amélioration des bâtiments existants, le secteur parvenait à afficher un taux de croissance de 2,5 % sur un an, le plus fort depuis le troisième trimestre 2007. C’était compter sans l’« avalanche de facteurs de crispation [qui] s’est abattue sur l’économie mondiale cet été », et qui contraint aujourd’hui Patrick Liébus, le président de la confédération, à revoir à la baisse ses prévisions pour 2011 et 2012.

Baisse d’activité possible en 2012

Le volume d’activité du secteur n’a progressé que de 1,5 % au troisième trimestre, en deçà des attentes. Sur l’ensemble de l’année, il devrait croître de 2,2 %, loin des 2,9 % anticipés fin juillet. Mais c’est pour 2012 que les craintes se font les plus vives. La Capeb envisage « au mieux une croissance de 1 %, avec des évolutions erratiques d’un trimestre à l’autre ». Des baisses ponctuelles d’activité ne sont donc pas à exclure…

Condamnée à faire le dos rond, la profession en appelle aux pouvoirs publics. Satisfait que le cumul entre l’éco-PTZ et le crédit d’impôt soit finalement possible, Patrick Liébus demande que le plafond de ressources retenu pour l’attribution du dispositif d’aide soit porté « au moins 40 000 euros » contre 30 000 euros actuellement, « sauf à casser totalement la dynamique actuelle ». Au passage, le dirigeant déplore l’attitude des banques. « Si les réseaux ont besoin de reconstituer leurs marges sur le crédit, il est inadmissible qu’ils augmentent considérablement les coûts ou coupent le cas échéant les vivres aux petites entreprises [du bâtiment] qui, elles, sont ancrées dans l’économie réelle, [et] maintiennent en France des emplois non-délocalisables ».

Emmanuel Salbayre