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Construction

L'immeuble-forêt, le concept anti-pollution auquel croit la Chine

L'architecte a déjà construit ces tours à Milan et Lausanne.

L'architecte a déjà construit ces tours à Milan et Lausanne. - Stefano Boeri

Après Milan et Lausanne, l'architecte Stefano Boeri s'attaque aux métropoles chinoises. Il va construire, d'ici 2018, deux gratte-ciels verts capables d'améliorer la qualité de l'air.

Une nouvelle forêt verticale va bientôt voir le jour. L'architecte Stefano Boeri va construire, d'ici 2018, deux gratte-ciels à Nanjing, une zone économique en plein essor. Et comme ceux de Milan et Lausanne, ces immeubles seront recouverts d'arbres, d'où leur nom "Vertical Forest".

Chaque tour possédera 1.100 arbres et 23 espèces différentes et 2.500 arbustes ou plantes. Mesurant respectivement 199 et 107 mètres, elles accueilleront des bureaux, des magasins, un hôtel de 247 chambres, un musée, une école d'architecture, une boite de nuit, des restaurants ou encore des salles de conférence. Cet écrin de verdure au cœur de la ville doit contribuer à rendre l'air plus propre. D'après l'architecte, ces arbres et plantes peuvent absorber le dioxyde de carbone et produire 60 kilos d'oxygène par tour et par jour.

La pollution, un véritable problème en Chine

La pollution est un véritable fléau en Chine. Pékin, par exemple, est régulièrement recouvert d'un épais manteau d'impuretés. Après un long épisode de pollution en décembre, la capitale chinoise était à nouveau recouverte le 1er janvier d'une dense brume grisâtre à l'odeur âcre. La concentration de particules de 2,5 microns de diamètre (PM 2,5) -particulièrement dangereuses car elles pénètrent profondément dans les poumons- a dépassé 500 microgrammes par m3, selon les relevés de l'ambassade américaine rapportés par le site aqicn.org. Un taux très au-dessus du seuil maximal de 25 recommandé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour une exposition de 24 heures.

À Shijiazhuang, capitale de la province très industrielle du Hebei, les compteurs de la pollution avaient littéralement "explosé" mi-décembre, avec une concentration de particules 2.5 dépassant les 1.000 microgrammes/m3, soit... quarante fois le seuil maximal recommandé par l'OMC. Durant cette période, un nuage toxique s'était étendu dans le nord-est de la Chine sur une surface totale de 1,88 million de km2 (soit plus de trois fois la superficie de la France). Il avait affecté -selon Greenpeace- quelque 460 millions de personnes, quasiment l'équivalent de la population de l'Union européenne.

D. L.