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La flambée des prix des matériaux de construction inquiète le secteur du bâtiment

Bâtiment: la profession alerte sur la flambée des prix des matériaux

Bâtiment: la profession alerte sur la flambée des prix des matériaux - Philippe Huguen - AFP

Les matériaux de construction connaissent actuellement une pénurie. Surtout le bois. Ce qui entraîne une flambée de leurs prix.

Les professionnels du bâtiment ont mis en garde contre une pénurie de matériaux de construction -surtout le bois- accompagnée d'une flambée de leurs prix, dans un contexte général de fort ralentissement de l'activité du secteur. "Le choc de la pandémie se manifeste clairement dans les coûts depuis la fin 2020. Une fois les stocks épuisés, la désorganisation des filières productives et des transports internationaux conduisent à de fortes hausses des prix des matériaux", a indiqué Olivier Salleron, président de la Fédération française du bâtiment (FFB) lors d'une conférence de presse.

La pénurie a d'abord été observée sur l'acier et le cuivre, puis sur le bois de construction et les autres métaux non ferreux, selon la FFB. "Le mouvement gagne plus récemment les plastiques, le polyuréthane et le polystyrène" et "les matériaux plus techniques avec les composants informatiques, les puces, et tout ce qui est composants en silicium arrive quasiment en rupture", selon Olivier Salleron.

Des chantiers "systématiquement en perte"?

Les professionnels du secteur constatent des prix à la hausse de "30%, voire plus encore, sur les produits bâtiment". La FFB a cité un exemple récent où des fournisseurs américains ont proposé d'acheter, en région Pays de Loire, du bois de structure à 700 euros le m3 à la sortie de l'usine contre un prix habituel de 200 euros le m3 livré sur chantier.

Face à cette flambée des prix des matériaux, "force est de constater que la plupart des marchés restent signés à prix ferme, non actualisables ni révisables, et prévoient des pénalités de retard", regrette la FFB qui craint de voir des chantiers se révéler "systématiquement en perte". Quant à l'avenir du secteur, la FFB met en garde contre "une panne" à venir avec à fin janvier "des permis encore en recul de 9% en glissement annuel sur trois mois" après une chute de 15% en 2020. "Sans relance puissante et rapide, la barre des 300.000 logements commencés sera très probablement enfoncée au tournant 2021-2022", redoute l'organisation.

A l'antenne de BFM Business ce vendredi, Olivier Salleron souhaiterait "monter les curseurs sur les prêts à taux zéro, pour que les jeunes ménages puissent construire leur petit pavillon, leur petite maison" et "monter les curseurs sur le Pinel pour que les investisseurs puissent construire des logements collectifs".

Le bâtiment a perdu 2.900 postes au total en 2020, soit 0,2%, uniquement dans l'intérim, selon la FFB. Mais, prévient-elle, "70.000 emplois se trouveront très fragilisés à l'horizon 2022, compte tenu des délais de production" et 100.000 en tenant compte du secteur non-résidentiel. La FFB représente 50.000 entreprises adhérentes qui emploient les deux tiers des 1.121.000 salariés du secteur.

Avec AFP

D. L.