Le bâtiment voit le bout du tunnel
L’heure n’est pas encore aux réjouissances pour les professionnels du bâtiment, mais le pire est peut-être passé. Lors de la présentation du bilan annuel de la Fédération française du bâtiment (FFB), qu’il préside, Didier Ridoret a estimé mercredi que « l’année 2010 serait marquée par un nouveau recul de l’activité du secteur », le troisième consécutif. En volume, la baisse est estimée à 5,4 %, après des replis de 3,2 % en 2008 et 8,3 % en 2009. Dans le détail, le segment de la construction neuve devrait enregistrer un repli de 6,4 %, tandis que celui de l’amélioration-entretien, sur lequel la fédération fondait pourtant de gros espoirs, devrait reculer de 1,2 %. « La chute des transactions de logements anciens en 2008 et 2009 explique probablement une bonne partie de ce recul, ces acquisitions étant la principale occasion de gros travaux, a estimé M. Ridoret. De plus, la crise a sûrement conduit certains ménages à repousser des travaux jugés non indispensables ».
Redémarrage du logement neuf
Les choses devraient enfin s’améliorer en 2011, avec une « croissance légèrement positive », concrétisation de l’amélioration perçue depuis l’été dernier. Une hausse d’activité de 2,2 % est anticipée, « compte tenu d’un redémarrage du logement neuf (+9,6 %) et d’une légère reprise de l’amélioration –entretien (+1,8 %). »
Mais la FFB se garde bien de tout triomphalisme. Le scénario retenu cache « de fortes disparités suivant les régions et/ou les métiers ». En outre, le marché du non-résidentiel neuf devrait rester déprimé, avec une baisse d’activité attendue de 9,2 % par rapport à 2010, et pas de véritable « perspective de reprise à court terme ».
En termes d’effectifs, la FFB s’attend à 15 000 suppressions d’emplois cette année, soit 21 000 salariés en moins, mais 6 000 intérimaires de plus en équivalent temps-plein. En 2011, entre 10 000 et 15 000 postes salariés et intérimaires pourraient être créés.