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Le marché de la construction patine et les marges du bâtiment continuent de s'éroder

Début d'année en repli pour le bâtiment, qui s'inquiète de la fiscalité

Début d'année en repli pour le bâtiment, qui s'inquiète de la fiscalité - Philippe Huguen - AFP

Depuis le début de l'année, l'activité dans la construction de logements a décliné de 3,1%. Et les marges sont toujours orientées à la baisse pour les entreprises du secteur.

Le bâtiment français a vu son activité décliner en début d'année et s'attend toujours à un léger recul sur l'ensemble de l'année 2019, a annoncé sa principale fédération, jugeant le secteur défavorisé par les intentions fiscales du gouvernement. Plusieurs mesures étudiées par l'exécutif "risquent clairement d'envoyer de nombreux artisans et entrepreneurs au tapis", a regretté Jacques Chanut, président de la Fédération française du bâtiment (FFB), à l'occasion du bilan trimestriel d'activité de l'organisation qui revendique 50.000 adhérents.

Pour l'heure, la fédération fait état d'un début d'année en repli pour le secteur, dont l'activité a décliné de 1,8% en volume: c'est la construction de logements qui recule le plus (-3,1%) sur fond de déclin du marché depuis plus d'un an, mais la rénovation est aussi en recul (-2,1%). Pour autant, "après un premier trimestre un peu décevant, l'activité prévue dans le bâtiment s'améliore", assure la FFB, qui a précisé à l'AFP qu'elle maintenait sa prévision d'une activité en léger déclin (-0,5%) sur l'année.

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Erosion des marges du secteur

Si la FFB ne donne pas encore de chiffre pour le second trimestre, elle se base sur des carnets de commandes - indicateur avancé de l'activité - qui ont légèrement grossi à fin juin par rapport à trois mois plus tôt: 6,7 mois d'activité potentielle contre 6,5. Reste que la fédération insiste sur une érosion des marges du secteur. "Le taux de marge (corrigé de la rémunération des chefs d’entreprise non salariés) s’affiche en baisse dans la branche construction pour le quatrième trimestre consécutif, de 0,7 point précisément, pour s’établir à 24,8%", précise la FFB. A ce titre, la fédération pointe du doigt deux hausses d'impôts envisagées par le gouvernement et, selon elle, injustes pour le secteur.

D'un côté, elle cible l'augmentation d'un impôt sur un carburant utilisé dans le secteur, le gazole non routier (GNR): il s'agira dans le futur budget 2020 de supprimer une réduction jusqu'alors appliquée, alourdissant donc la facture des entreprises concernées.

La suppression de cet avantage ne fait pas de doute, mais les organisations du secteur, en pleine discussion avec l'exécutif, espèrent obtenir un étalement de la mesure sur plusieurs années. L'autre sujet d'inquiétude du bâtiment concerne la "déduction forfaitaire spécifique", un avantage fiscal explicitement visé par Édouard Philippe, Premier ministre, dans son discours de politique générale début juin. Généralisé dans le secteur, il permet à l'entreprise de déduire une part du salaire brut du montant sur lequel sont calculées les cotisations. De son côté, le salarié bénéficie mécaniquement d'un salaire net plus élevé, même si les moindres cotisations lui ouvrent à terme moins de droits.

Avec AFP

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