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Les Français dépensent toujours autant dans les magasins de bricolage, mais moins pour de la décoration

76% des dépenses sont captées par les grandes surfaces de bricolage, comme Leroy Merlin

76% des dépenses sont captées par les grandes surfaces de bricolage, comme Leroy Merlin - AFP

Si le marché se maintient, les travaux dits "de nécessité" (isolation, confort thermique) ont été privilégiés au détriment de ceux de décoration.

Dans un "contexte particulièrement difficile pour la consommation", le marché français du bricolage a résisté en 2018, avec des clients plus portés par des travaux "de nécessité" qu'à "visée esthétique", et qui se tournent de plus en plus vers le commerce en ligne.

"En 2018, le marché français du bricolage est l'un des rares à afficher un bilan positif (+0,4%) avec un chiffre d'affaires qui se maintient à 26 milliards d'euros", souligne mercredi un communiqué conjoint d'Inoha (industriels du secteur) et de la FMB (Fédération des magasins de bricolage). Il reste, selon eux, "le secteur le mieux préservé dans l'habitat", et ce "malgré une année irrégulière et deux derniers mois incertains" en raison du mouvement des "gilets jaunes", précise Jean-Eric Riche, le président d'Inoha, cité dans le communiqué.

En effet, si le marché de l'immobilier ancien a atteint son sommet en 2018, celui du neuf est en forte baisse, avec une baisse de 7% des "autorisations de mise en chantier". Parallèlement, le moral des ménages a chuté, avec notamment un creux à l'automne où il a atteint en octobre "son plus bas niveau depuis février 2015" selon l'Insee, n'encourageant pas les Français à effectuer des dépenses pour leur intérieur.

Le commerce en ligne progresse rapidement

Les travaux dit "de nécessité" (isolation, confort thermique) ont été privilégiés au détriment de ceux de décoration. Ce "recentrage vers les besoins essentiels" s'accompagne par ailleurs d'une évolution des comportements des consommateurs, qui se tournent toujours plus vers le commerce en ligne (+18%) pour réaliser leurs achats, même si sa part de marché reste encore faible (4%).

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L'essentiel des dépenses reste capté par les grandes surfaces de bricolage, qui continuent à détenir 76% du marché, à plus de 19 milliards d'euros (-0,3%). Les négoces, avec une part de marché de 15% (+1%) à près de 4 milliards d'euros, réussissent à attirer de plus en plus de particuliers, tandis que le circuit traditionnel (-2%) et les grandes surfaces alimentaires (-1,9%) perdent de leur attrait.

Les rayons peinture et décoration à la peine

Côté rayons, les plus dynamiques sont liés aux travaux de rénovation: menuiserie (+2,4%) et bâtiment (+2,2%). Le secteur du chauffage (+2,3%) progresse sensiblement lui aussi, à l'exception de l'électricité (-0,3%).

A l'inverse, les rayons peinture/droguerie/colles (-0,6%) et décoration (-3,3%), "associés à des travaux à visée plus esthétique", sont en berne. Seuls les revêtements tirent leur épingle du jeu (+1,2%).

En terme de perspectives pour 2019, les chiffres du premier trimestre sont "encourageants", évoquent les deux organismes, qui tablent sur des "transactions immobilières toujours élevées" et "l'amélioration du pouvoir d'achat" des consommateurs.

(Avec AFP)

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