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Les organismes qui gèrent les terres agricoles vent debout contre le projet Europacity

Le projet Europacity

Le projet Europacity - AFP

Pour les Safer, il faut protéger les terres agricoles visées par le projet de méga-complexe de loisirs et de commerces porté par le groupe Auchan et le conglomérat chinois Wanda.

Les terres agricoles franciliennes autour du projet d'aménagement commercial contesté d'Europacity "doivent être protégées", a estimé mercredi Emmanuel Hyest, président de la Fédération nationale des Safer (Société d’aménagement foncier et d’établissement rural), les opérateurs fonciers qui mettent en place les politiques foncières publiques dans le milieu rural et qui dépendent des ministères de l'Agriculture et des Finances.

"Il y a suffisamment de zones économiques dans la région Ile-de-France", et les surfaces qui sont visées par le projet de méga-complexe de loisirs et de commerces sont "des terres agricoles de très bonne qualité", a déclaré M. Hyest lors d'une conférence de presse consacrée au bilan annuel du foncier agricole en France. "La plaine de France est l'une des meilleures zones du monde en terme d'agronomie, ces terres ont vocation à rester agricoles" a-t-il ajouté.

Dans ce secteur déshérité de la région parisienne, le projet Europacity - cumulant espace commercial (230.000 m2), culturel (50.000 m2) et parc de loisirs (150.000 m2) - a été imaginé comme une attraction touristique d'envergure internationale capable de drainer 31 millions de visiteurs (gratuits et payants) par an. Coût de l'opération: 3,1 milliards d'euros, soit le plus grand investissement privé en Fance depuis la construction de Disneyland Paris en 1992. Le projet est porté par Ceetrus, filiale immobilière du groupe Auchan, et le conglomérat chinois Wanda.

Un enjeu "de souveraineté alimentaire"

Mais depuis des années, ce projet oscille entre revers et feux verts, subissant une contestation grandissante et un contre-projet d'aménagement baptisé "carmat" réalisé par des opposants. "Il y a de plus en plus de prise de conscience qu'il faut absolument protéger le foncier agricole, mais beaucoup d'élus pensent encore que le développement passe par une consommation de terres agricoles et de la construction", a ajouté M. Hyest en rappelant que la France avait perdu "4 à 5 millions d'hectares de terres agricoles en 40 ans".

"Il faut imaginer un nouveau modèle de développement urbain, en utilisant des friches industrielles, commerciales ou d'habitat pour reconstruire, tout en arrêtant d'empiéter sur les terres agricoles", a-t-il ajouté.

Il s'agit d'un enjeu "de souveraineté alimentaire", a ajouté M. Hyest en rappelant les propos du président de la République Emmanuel Macron annonçant en février qu'il devrait y avoir "zéro artificialisation nette de sols agricoles" à l'avenir.

(Avec AFP)

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