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Les professionnels du bâtiment se veulent plus vertueux dans la gestion des déchets

Déchets de chantier: l'artisanat du bâtiment veut reprendre la main

Déchets de chantier: l'artisanat du bâtiment veut reprendre la main - Philippe Huguen - AFP

La Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment a signé un partenariat "pour une meilleure gestion des déchets de chantier" avec deux fédérations de spécialistes du recyclage ou de la gestion des déchets.

La principale fédération de l'artisanat du bâtiment a lancé un programme pour encourager ses adhérents à bien gérer leurs déchets. La Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb), qui regroupe plus de 350.000 entreprises de moins de 20 salariés, a signé un partenariat "pour une meilleure gestion des déchets de chantier" avec deux fédérations de spécialistes du recyclage ou de la gestion des déchets, la Fnade et Federec.

"C'est un sujet qu'il faut prendre à bras-le-corps", a déclaré lors d'une conférence de presse Patrick Liébus, président de la Capeb, selon laquelle le secteur dégage 42 millions de tonnes de déchets par an. "Malheureusement, certaines entreprises - ou pseudo-entreprises - peuvent négliger complètement ce sujet", a-t-il admis, regrettant pour autant des "attaques par rapport aux artisans".

Au cours de la conférence, un autre représentant de la Capeb, Jean-Jacques Châtelain, chargé de la question des déchets, a explicitement évoqué une enquête publiée en décembre par France Info sur l'existence de déchetteries sauvages d'amiantes: elle mettait en cause des "artisans" et des "professionnels du bâtiment".

"À chaque fois que les choses ne vont pas, ce sont les artisans"

"À chaque fois que les choses ne vont pas, ce sont les artisans: (...) vous vous prenez ça dans la tronche", a regretté Jean-Jacques Châtelain, assurant que la "majorité des artisans a toujours cherché à traiter ses déchets".

Dans ce contexte, la convention revendique d'informer à la fois les artisans et leurs clients, prévoyant notamment une charte d'engagements que les professionnels pourront signer de manière volontaire. "On n'a pas souhaité que ce soit un label", a reconnu Jean-Jacques Châtelain, disant compter sur la "nature humaine". "On n'a pas une police qui peut tout surveiller."

La Capeb a également mis cette stratégie au regard des intentions du gouvernement: celui-ci a demandé aux acteurs du secteur de faire des propositions pour rendre gratuite pour les artisans la reprise des déchets, faute de quoi il envisage de faire du bâtiment une filière de "responsabilité élargie du producteur" (REP). Il faut trouver "les bonnes méthodes", "avant de mettre quelque chose qui impose", a jugé Patrick Liébus, faisant référence à cette éventualité, plus coercitive pour les entreprises car elles les forcent à prendre en charge la gestion des déchets.

(Avec AFP)

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