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Les ventes de logements neufs par les promoteurs ont chuté de plus de 10% en 2018

Les promoteurs immobiliers ont vu leurs ventes baisser en 2018

Les promoteurs immobiliers ont vu leurs ventes baisser en 2018 - AFP

Les promoteurs pointent du doigt la "cacophonie du gouvernement au niveau de la fiscalité" et la mauvaise volonté des maires à l'approche des élections municipales.

Les ventes de logements neufs par des promoteurs ont diminué de 10,5% en 2018, à 150.783 unités, confirmant la tendance observée aux trimestres précédents, a annoncé la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) lors d'une conférence de presse jeudi.

Les ventes aux particuliers ont baissé de 7,3% en 2018 par rapport à 2017, malgré des disparités régionales avec notamment une hausse de 4% en Île-de-France, et celles aux investisseurs ont chuté de 13,2%. Au quatrième trimestre 2018, les ventes ont diminué de 12,9% par rapport à la même période en 2017. Côté mises en vente, la baisse est de 11,1% sur un an et de 17% au quatrième trimestre 2018.

Pour rappel, la FPI regroupe les producteurs de logements collectifs et individuels groupés du secteur privé. Ses données ne prennent donc pas en compte les ventes de maisons individuelles. Par ailleurs, celles-ci ne recoupent qu'une partie des logements construits à destination des HLM, certains organismes construisant leurs logements sociaux sans passer par des promoteurs privés. D'où une différence importante avec les chiffres globaux du ministère du Logement, qui ont fait état en 2018 de 398.100 mises en chantier (-7% sur un an).

La Fédération pointe du doigt une offre "trop contrainte". "Nous obtenons peu de permis de construire et, quand c'est le cas, l'équilibre économique est difficile à trouver. Les terrains sont plus chers, les coûts de construction aussi et les prix de vente ne peuvent plus couvrir tous les coûts", a déploré Alexandra François-Cuxac, présidente de la FPI.

"Cacophonie du gouvernement au niveau de la fiscalité"

La Fédération a dénoncé "la cacophonie du gouvernement au niveau de la fiscalité, entre soutien et stigmatisation". "Cette ambiance anxiogène explique l'attentisme des investisseurs", a regretté Mme François-Cuxac. Des raisons politiques ont également été mises en avant. Avec l'approche des municipales de 2020, "les maires ne veulent pas voir de grues chez eux", a résumé Mme François-Cuxac.

"C'est une alerte plus qu'une alarme", a-t-elle tout de même relativisé, mettant en avant des indicateurs positifs comme l'accès à la propriété qui reste stable, bondissant même de 16% en Île-de-France. "Ça montre une demande forte, un vrai besoin."

"Les volumes restent malgré tout élevés, bien au dessus de ceux de 2014. On a des régions tendues très dynamiques, comme l'île-de-France et la Côte d'Azur" a-t-elle également fait savoir. La hausse des prix de vente des logements neufs reste modérée, à 2,6% au quatrième trimestre 2018 par rapport au quatrième trimestre 2017.

(Avec AFP)

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