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Marseille: un drame lié à des immeubles sans fondation?

Des immeubles se sont effondrés à Marseille.

Des immeubles se sont effondrés à Marseille. - Christophe Simon - AFP

Les immeubles qui se sont effondrés le 5 novembre ont été construits sans fondation "avec des murs directement posés sur le sol". Une méthode risquée où l'effondrement est garanti lorsque le sol est de mauvaise qualité ou subi un excès d'eau.

Deux experts qui ont accompagné le ministre du Logement Julien Denormandie dans une visite du site où les immeubles se sont effondrés à Marseille le 5 novembre dernier, faisant 8 morts, ont estimé qu'il fallait étudier une possible défaillance des sols, qui pourrait expliquer le drame.

"La durabilité des immeubles n'est pas en cause", a déclaré à la presse Charles Baloche, directeur adjoint du Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB), l'un des experts envoyés par Paris pour déterminer les causes des effondrements et évaluer l'état des immeubles voisins.

Des immeubles sans fondations

Construits au XVIIIe siècle dans le quartier populaire de Noailles, au centre de Marseille, les immeubles qui se sont effondrés le 5 novembre sont "sans fondation, avec des murs directement déposés sur le sol", a précisé l'expert: "Ce mode de construction suppose qu'aucun élément ne soit en position de faiblesse. Si un mur porteur est défaillant, soit par lui-même, soit par le sol, l'effondrement est garanti". Et il poursuit: "Si la maçonnerie est sèche (...) normalement, il n'y a pas de problèmes. On en déduit que le problème vient du sol", soit qu'il soit de mauvaise qualité, soit à cause d'un excès d'eau dû à "des canalisations rompues" ou "des eaux de ruissellement qui ne sont pas canalisées comme il convient".

Pour Jean-Philippe d'Issernio, directeur de la direction départementale des territoires et de la mer des Bouches-du-Rhône "l'ensemble des immeubles visités (alentour) n'ont pas fait apparaître de risque structurel qui laissait penser qu'ils allaient s'écrouler dans la minute ou dans les heures qui viennent, ils sont maintenant suivis depuis trois semaines et ils ne bougent pas".

"On va pas tout régler du jour au lendemain"

Mais pas question de donner pour autant le feu vert aux habitants pour réintégrer leurs logements: "Je ne suis clairement pas en mesure aujourd'hui de vous donner un délai", a assuré Jean-Philippe d'Issernio: "Il faut lever un certain nombre d'incertitudes sur les sols".

Lors de sa visite, le ministre du Logement a été interpellé par des habitants, toujours en proie à une grande inquiétude sur la réhabilitation des immeubles, très vétustes, du quartier: "On va pas tout régler du jour au lendemain, il y a beaucoup de choses à faire", a répondu Julien Denormandie à une commerçante.

"Moi je suis là pour appuyer la mairie et la métropole qui sont en charge de ça, pour qu'on aille beaucoup plus vite" a affirmé le ministre avant sa rencontre, jeudi après-midi, avec la présidente de la métropole Martine Vassal et le maire de Marseille Jean-Claude Gaudin. Depuis le drame de la rue d'Aubagne, la municipalité a fait évacuer 193 immeubles vétustes soit 1.482 personnes.

Avec AFP

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