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Otan: l'Alliance va quitter son siège historique

Les nouveaux locaux seront bientôt occupés.

Les nouveaux locaux seront bientôt occupés. - Emmanuel Dunand - AFP

Le secrétaire général s'installera le 30 avril et tous les personnels avant le 15 juin.

Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg emménagera dans le nouveau siège de l'Alliance le 30 avril, et tous les personnels auront définitivement quitté l'ancien quartier général de l'Alliance le 15 juin, ont annoncé ses services. "Le jour où j'ai découvert une fuite d'eau dans mon bureau, j'ai compris que le moment de partir était venu". Nommée en 2016 au poste de secrétaire général délégué de l'Otan, l'Américaine Rose Gottemoeller n'a pas eu vraiment le temps de s'attacher au siège historique et elle n'a pas dissimulé son plaisir de le quitter lors d'une brève rencontre avec la presse.

Rose Gottemoeller devra encore patienter quelques jours avant de s'installer dans l'immense bâtiment futuriste et écologique édifié en face du siège historique, sur le terrain d'une base aérienne de l'armée belge. Le bâtiment a été remis à l'Otan le 25 mai 2017 à l'occasion d'un sommet de l'Alliance. Mais il était vide. "C'est magnifique", avait toutefois jugé Donald Trump. Le président américain et ses homologues le découvriront équipé lors du prochain sommet en juillet.

Des locaux neutres et fonctionnels

L'installation va bon train. Tous les jours, les personnels empruntent le "tapis volant", surnom donné au système de mini-bus utilisé pour traverser de l'autre côté du boulevard. Une fois passée la sécurité, ils entrent dans le XXIe siècle. Vu du ciel, le nouveau quartier général ressemble à une main d'acier. Le choc est brutal pour qui arrive des vieux blocs préfabriqués du siège historique. L'Agora, coeur du nouveau siège, est une cathédrale de cristal. Des ascenseurs ouverts desservent les six étages où sont nichées les ambassades des 29 pays membres et les délégations militaires. La vue englobe tout Bruxelles.

Les locaux pour les 4.500 personnels de l'Alliance sont neutres et fonctionnels. "C'est très basique", reconnaît un représentant de l'Otan. Tous est ouvert, lumineux. "On veut que les gens se parlent, communiquent". La partie la plus délicate de l'installation a été la sécurité des communications. Elle a fait prendre du retard au déménagement. "Tous les jours nous sommes la cible de cyberattaques" a confié Rose Gottemoeller. "Nous avions besoin d'un système sécurisé absolument fiable 24h sur 24".

Le site est également protégé. "Toutes les mesures possibles, nous les avons prises", ont assuré les responsables de l'Otan, interrogés sur un risque d'attaque du type de celle menée le 11 septembre 2001 à Washington. Un avion de ligne détourné s'était alors écrasé sur le siège du Pentagone. Or l'aéroport de Bruxelles-Zaventem est situé à quelques kilomètres de là. L'Otan est propriétaire de son nouveau siège, qui lui aura couté 1,17 milliard d'euros. Le siège historique hébergera sa dernière réunion ministérielle le 27 avril. Il sera restitué à la Belgique en 2020. "Nous ne savons pas ce qu'il va devenir", a confié Rose Gottemoeller.

Avec AFP

D. L.