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PTZ+ : Les mises en garde de l'UMF

Le nouveau PTZ ne fait pas l'unanimité

Le nouveau PTZ ne fait pas l'unanimité - dr

L’UMF craint que le nouveau prêt à taux zéro, dont le gouvernement prévoit que 380 000 seront attribués chaque année en France, n'ait des effets pervers, notamment en terme de prix.

Un bémol dans le concert de louange adressé au nouveau prêt à taux zéro (PTZ). L’Union des maisons françaises (UMF) remet en question l’efficacité du PTZ+ dans les zones dites non-tendues, plus spécialement la zone C (villes de moins de 50 000 euros), où « travaillent et résident 48 % des accédants à la propriété sur la période 1996-2006 ».

Gare aux hausses de prix…

Le nouveau PTZ est réservé aux primo-accédants, qui bénéficieront d’un crédit gratuit dont le montant variera en fonction du statut du logement (neuf ou ancien), de sa performance énergétique et de sa localisation, notamment. L’achat d’un logement écologiquement performant (labellisé Bâtiment basse consommation - BBC) dans la zone C ouvre ainsi droit à un prêt d’un montant de 20 % du prix du bien acheté ; ce taux est porté à 40 % dans la zone A (Paris et sa région, Côte d’Azur). Le dispositif est également assorti d’un système de plafonds d’opération différents selon la situation géographique du bien acquis ou construit, et de la composition du foyer de l’acquéreur. Pour un couple avec enfant achetant dans la zone C, le montant du prêt pourra atteindre 134 000 euros, quand ce montant pourra être porté à 265 000 euros dans la zone A. « Si l’intention d’aider davantage en zone tenue, où l’accession est plus chère, est louable, la traduction sur le marché de ces zones tendues peut s’avérer redoutable au cas où l’offre, tétanisée par une offre foncière insuffisante, ne suivrait pas la demande avec, comme conséquence une hausse des prix dont serait victimes les accédants qu’on veut aider », prévient l’UMF.

Autre point noir du nouveau dispositif, la pénalisation appliquée, sous forme de malus, au financement des logements n’atteignant pas dès aujourd’hui la performance BBC. « Un accompagnement financier sous forme de bonus incitateur aurait été préférable et plus pédagogique qu’un malus qui sanctionne un marché encore naissant qui aurait mérité un accompagnement plus conforme à l’esprit et à l’efficacité du dispositif actuel d’aides au BBC », estime l’Union.

Emmanuel Salbayre