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Qui va payer les surcoûts liés aux mesures sanitaires sur les chantiers?

hantiers: les clients publics pourraient payer une partie des mesures sanitaires

hantiers: les clients publics pourraient payer une partie des mesures sanitaires - Thomas Samson - AFP

Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a estimé que les maîtres d’ouvrage publics devaient participer à la prise en charge des surcoûts liés aux mesures sanitaires.

Les clients publics des entreprises du bâtiment pourraient assumer une partie des coûts liés à l'instauration de mesures sanitaires sur les chantiers face au coronavirus, comme le demande le secteur, a avancé le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire. "Nous pouvons envisager que les maîtres d'ouvrage publics participent à la prise en charge des surcoûts liés à l'acquisition de matériel de protection sanitaire, à la nouvelle organisation des chantiers, aux problèmes de déplacement et d'hébergement", a déclaré Bruno Le Maire dans un entretien au site Batiactu.

Les entreprises du bâtiment ont arrêté en masse leurs chantiers au début du confinement à la mi-mars. Ils rouvrent peu à peu sur la base, notamment, d'un guide sanitaire publié voici quelques semaines. Mais seulement un peu moins d'un tiers des chantiers ont repris pour l'heure, selon une estimation donnée la veille sur Europe 1 par Julien Denormandie, le ministre du Logement.

Une aide publique ou un partage des frais?

Les fédérations du secteur mettent en avant le coût des mesures sanitaires (de l'ordre de 10% dans le neuf et jusqu'à 22% dans la rénovation selon la Capeb, la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment). Elles demandent soit une aide publique, soit un partage des frais avec leurs clients. Pour les contrats déjà signés, Bruno Le Maire se prononce pour "une négociation de bonne foi sur l'équilibre contractuel en tenant compte des surcoûts qui ne pouvaient être chiffrés dans l'offre initiale", souhaitant que l'Etat "donne l'exemple".

Le ministre de l'Economie a, en revanche, rejeté une autre revendication du secteur: le maintien de plusieurs avantages fiscaux que le gouvernement était en train de supprimer ou de réduire. Le bâtiment souhaite notamment garder un taux préférentiel sur une taxe frappant l'usage du gazole non routier (GNR), carburant très utilisé par le secteur. "La crise ne doit pas nous amener à faire machine arrière sur la réduction des aides fiscales nocives pour la planète", a estimé Bruno Le Maire. "Au contraire, nous devons maintenir et accélérer cette politique d'autant que le prix du pétrole est historiquement bas."

Avec AFP

D. L.