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Construction

Un immeuble de moins de 12 appartements n'aura pas besoin d'ascenseur

Des associations dénoncent un nouveau recul des règles sur les ascenseurs

Des associations dénoncent un nouveau recul des règles sur les ascenseurs - François Guillot - AFP

Un projet de décret prévoit que les immeubles neufs de moins de 12 appartements n'auront plus besoin d'être équipés d'un ascenseur. Les associations de personnes handicapées dénoncent "un nouveau recul" dans l'accessibilité des logements.

Les immeubles neufs de moins de 12 appartements ne devront plus nécessairement à l'avenir être équipés d'un ascenseur, selon un projet de décret révélé par des associations de personnes handicapées, vent debout contre un "nouveau recul" dans l'accessibilité des logements.

Ce seuil de 12 logements (par cage d'escalier) figure dans un projet de décret du ministère du Logement récemment présenté devant le Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH), ont expliqué dans un communiqué l'association APF France Handicap et le groupement pour l'insertion des personnes handicapées physiques (GIHP).

Ce projet de décret reprend par ailleurs une promesse formulée en septembre aux associations par le Premier ministre Édouard Philippe: il rend obligatoire - au-delà du seuil de 12 logements - les ascenseurs dans les constructions neuves d'au moins trois étages (en plus du rez-de-chaussée), au lieu de quatre actuellement.

Le cas théorique d'un immeuble de 11 logements répartis sur cinq étages

"Seulement, avec ce seuil de 12 logements, cette nouvelle règle des trois étages n'est quasiment plus une avancée", a expliqué à l'AFP Stéphane Lenoir, du GIHP. Dans l'ensemble, la nouvelle réglementation peut même se traduire par un "recul", a-t-il ajouté, citant en exemple le cas théorique d'un immeuble de 11 logements répartis sur cinq étages: jusqu'à présent, un tel immeuble devait obligatoirement être doté d'un ascenseur, mais ce ne sera plus le cas à l'avenir.

Pour Stéphane Lenoir, c'est surtout dans le secteur du logement social, où les bailleurs ont tendance à compresser au maximum les coûts de construction, que cette nouvelle réglementation risque d'avoir les conséquences les plus notables. "Tout ça nous met en colère, d'autant que la loi Elan avait déjà réduit le nombre de nouveaux logements accessibles et que, pour nous, les règles sur les ascenseurs devaient être en quelque sorte une compensation", a-t-il ajouté.

La loi "Elan" (évolution du logement, de l'aménagement et du numérique), adoptée définitivement le 16 octobre, a abaissé de 100% à 20% la part de logements neufs devant être accessibles aux personnes handicapées, tous les autres devant être "évolutifs" - c'est-à-dire qu'ils doivent pouvoir être rendus accessibles à l'issue de travaux simples. Cette loi a suscité un tollé parmi les associations de personnes handicapées.

Avec AFP

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