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Construction

Wikileaks : Quand l’immobilier de Bouygues devient gênant…

Le palais présidentiel d'Ashgabat, au Turkménistan

Le palais présidentiel d'Ashgabat, au Turkménistan - dr

Alors que le scandale Wikileaks bat son plein, c’est le monde de la construction qui pourrait bien être éclaboussé. Plus précisément, ce sont les questionnements de l’ambassade américaine sur les investissements immobiliers de Bouygues au Turkménistan, qui sortent du secret.

Selon un câble de l’ambassade datant de février 2009, que rapporte Le Monde, « les sociétés étrangères voulant se lancer dans les affaires dans le pays ont deux façons pour mettre un pied dans la porte : au travers de relations personnelles avec des individus qui ont accès au président ou quelqu'un au sommet, ou bien via des contacts gouvernementaux officiels, bilatéraux, au nom de l'entreprise », dévoile le journal, qui s’est procuré un extrait. « Cet accès privilégié a un prix, bien sûr, sous forme de cadeaux », cite le quotidien.

«Corruption et népotisme »

Dans un télégramme daté du 14 décembre 2007, l'ambassade notait que « la corruption et le népotisme demeurent des problèmes au Turkménistan, et les sociétés turques et Bouygues ont particulièrement réussi dans l'industrie lucrative de la construction car ils ont maîtrisé l'environnement local des affaires », relève le quotidien. Et l’attitude de l’ambassade de France de passer pour étrange auprès des Américains. Plus particulièrement, ils voient d'un œil critique « la façon dont l'ambassade française se distancie de Bouygues, quand ça lui convient. D'un autre côté, l'ambassade de France ne s'engage pas sur les questions de liberté religieuse ou des droits de l'homme, pour ne pas compromettre [les contrats de] Bouygues », conclut le document.

Léo Monégier