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10% des logés en HLM gagnent plus de 4000€ par mois

Un HLM, place Auguste Renoir, à Martigues (13)

Un HLM, place Auguste Renoir, à Martigues (13) - Airair / Wikipedia

Le Parisien révèle ce matin les nombreux écueils de gestion des HLM : problèmes d’attribution, sous-occupation, liste d’attente qui n’en finit jamais. L’Union nationale de la propriété immobilière (UNPI) a d’ailleurs déposé une plainte à Bruxelles.

« Dans le parc public sont logés aujourd’hui 378 000 ménages aisés qui appartiennent aux tranches de revenus les plus élevées », déclare France Bauvin, déléguée à l’Union nationale de la propriété immobilière, dans une interview publiée aujourd’hui par Le Parisien. Ces logements censés être réservés aux plus défavorisés, toujours selon le quotidien francilien, seraient pour beaucoup occupés par des familles touchant plus de 4000 € par mois, donc largement capables de se loger dans le parc privé. Ce phénomène concerne tout de même près de 10 % des personnes vivant en HLM, et pose le problème de l’attribution de ces logements qui n’ont « de social que le nom », pour Mme Bauvin.

Une liste d’attente de plus d’un million de personnes…

L’annonce ne ravira probablement pas les 1,2 million de personnes en attente pour l’attribution d’un logement HLM. Pour l’UNPI, la situation n’est pas tolérable, et les 25 milliards d’euros annuels accordés aux logements sociaux devraient retrouver leur mission première : soutenir les ménages les moins aisés. D’où la plainte déposée auprès de la Direction générale de la concurrence à Bruxelles, également étudiée par Le Parisien. Cette somme pourrait, d’après l’UNPI, représenter un non-respect du jeu de la concurrence entre HLM et logements privés. Elle était légitime tant qu’elle était investie en tant qu’aide d’état pour venir en soutien aux plus modestes, mais pour l’union, elle ne l’est désormais plus. Si la Commission déclare une surcompensation, une part des ces 25 milliards pourrait ainsi devenir illégale.

Face aux problèmes, quelles solutions ?

Plusieurs solutions pourraient être trouvées face à cette situation délicate, à commencer par pousser les ménages « trop » aisés à quitter ces logements, pour les laisser à des familles réellement en besoin. Pour ce faire, Le Parisien évoque notamment la question des surloyers, dont le montant est « relativement faible », comme l’affirme Laurent Ghekiere, chargé des affaires européennes au sein de l’Union sociale pour l’habitat (USH). En les augmentant, en particulier dans les endroits où la demande est la plus forte, cela pourrait être un levier de changement : « Il faut inciter les locataires au-dessus du seuil légal à partir de leur HLM… en pratiquant des loyers équivalents à ceux du marché », en particulier dans les zones où la mixité sociale est forte. Une autre solution pourrait être de revoir les conditions d’attribution des HLM, comme cela a été le cas aux Pays-Bas, où l’accès aux logements sociaux est limité à un certain revenu annuel. En plus de toute cette polémique, l’UNPI, toujours d’après Le Parisien, cite d’autres chiffres tout aussi impressionnants : 700 000 HLM seraient actuellement vides ou sous-occupés.

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Laura Makary