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14% des adultes vivent chez autrui sans être propriétaire ni inscrit sur le bail

14% des adultes vivent chez autrui

14% des adultes vivent chez autrui - Joel Saget - AFP

L’enquête Logement de l’Insee de 2013 montre que 7,3 millions d’adultes habitent chez autrui. Ils ne figurent ni sur le bail ni sur l’acte de propriété.

Un adulte sur sept, en France, ne vit pas “chez lui”. Il vit chez autrui, ce qui signifie qu’il n’est ni sur le bail de location ni sur l’acte de propriété. D’après une étude de la Drees parue ce mardi et analysant les données de l’enquête Logement de l’Insee de 2013, cela représente 7,3 millions d’adultes, soit 14% des plus de 18 ans.

Parmi eux, seuls 6% sont des “hébergés contraints”, à savoir un groupe qui comprend un noyau dur (personnes de 17 à 59 ans hébergées par des personnes sans lien de parenté direct, qui n’ont pas les moyens de décohabiter) ainsi que les plus de 25 ans contraints, après une période de logement autonome, de revenir habiter chez leurs parents ou grands-parents faute de logement autonome, ainsi que les personnes de plus de 60 ans hébergées chez un tiers sans lien de parenté direct. Sont ajoutés les enfants non-étudiants de plus de 25 ans chez leurs parents qui n’ont encore jamais décohabité, souhaiteraient le faire mais n’en ont pas les moyens.

Plusieurs cas de figure

L’étude montre qu’il existe plusieurs cas de figures à ce logement chez autrui. 4,7 millions d’adultes résident chez leurs parents, dont un sur cinq est revenu vivre au domicile parental. 2 millions d’adultes habitent chez leur conjoint “et pourraient donc se trouver en situation de vulnérabilité en cas de rupture conjugale”, s’inquiète la Drees. 160.000 adultes résident chez un de leurs enfants. “Cette situation concerne en particulier 3% des femmes âgées de 75 ans ou plus”, précise l’étude. Enfin, 270.000 adultes vivent chez un autre membre de leur famille et 70.000 adultes vivent chez un tiers sans lien familial.

Sans surprise, la plupart des adultes vivant chez leurs parents sont des jeunes (sept sur dix ont entre 18 et 24 ans, soit 3,3 millions) et des hommes (57%). Mais pas tous pour les mêmes raisons. Ainsi, “quatre sur dix sont étudiants mais trois sur dix sont en emploi et deux sur dix au chômage par exemple”. L’étude précise que vivre chez ses parents n’est pas toujours contraint. En effet, “les trois quarts n’ont pas les moyens financiers d’avoir un logement indépendant. Cependant, un tiers des jeunes n’ayant pas les moyens financiers de se loger de façon indépendante ne partirait pas de chez leurs parents, même si leurs finances le permettaient”.

Retour après une rupture familiale

Au total, 920.000 adultes sont revenus vivre chez leurs parents. Une fois sur cinq, le retour chez les parents à l’âge adulte intervient à la suite d’une rupture familiale. Étonnamment, cette situation peut durer “27 % des adultes de retour chez leurs parents sont revenus depuis 3 ans ou plus”, constate la Drees.

Méthodologie: L’enquête Logement est une enquête de l’Insee existant depuis 1955. Cette étude s’appuie sur le millésime 2013, portant sur 36.000 logements répondants, dont 27.000 en France métropolitaine. Pour la première fois, des questions ont été posées sur le statut d’occupation individuel des personnes majeures vivant dans le logement, y compris celles n’étant ni sur le bail de location, ni sur le titre de propriété. L’enquête concerne les occupants des logements ordinaires. Elle retient une définition large des habitants du logement, à savoir l’ensemble des personnes y vivant au moins un mois de l’année.

Diane Lacaze