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22 grandes villes dont Paris, Berlin et Londres réclament une meilleure régulation d'Airbnb en Europe

Airbnb: 22 villes europénnes réclament plus de régulation à la Commission Européenne

Airbnb: 22 villes europénnes réclament plus de régulation à la Commission Européenne - Joel Saget - AFP

Les plateformes de location saisonnière comme Airbnb sont accusées de réduire l'offre locative pour les habitants. 22 grandes villes réclament aux autorités d'opter pour une régulation plus sévère de ce type d'activités.

De Paris à Florence en passant par Amsterdam, 22 grandes villes européennes réclament une régulation plus sévère contre les plateformes de locations de vacances telles que Airbnb, accusées de nuire aux marchés immobiliers et à l'attractivité de certains quartiers. Ces villes du réseau Eurocities, qui doivent rencontrer jeudi à Paris la vice-présidente de la Commission européenne Margrethe Vestager, fustigent "un cadre légal européen daté et avantageux" pour ces plateformes, selon un communiqué.

Les représentants des métropoles veulent "obliger les plateformes à partager leurs data, indispensables pour un contrôle efficace" et les tenir "responsables pour les annonces qu'elles publient". "Nous ne sommes pas contre les plateformes, mais elles doivent respecter la régulation au niveau local et national. Il est temps que l'Europe adopte une nouvelle approche dans sa réglementation afin de se mettre d'abord au service de l'intérêt général", affirme Anne Hidalgo, maire de Paris, qui compte plus de 25.000 logements Airbnb, citée dans le communiqué.

Trop rentables par rapport à la location longue durée

La maire d'Amsterdam Femke Halsema souhaite pour sa part réguler les plateformes numériques pour "assurer le bien-être et la liberté des citoyens". Les métropoles européennes reprochent aux locations de meublés à court terme d'être trop rentables par rapport à la location longue durée et de provoquer ainsi une pénurie de logements et une forte hausse des prix.

Destinations préférées des touristes, les centres-villes sont particulièrement touchés par le phénomène et les mairies enregistrent un grand nombre de plaintes de copropriétaires ou riverains: va-et-vient incessant, parties communes dégradées, transmission des codes d'entrées intempestifs et nuisances sonores. La Commission européenne doit dévoiler une nouvelle législation d'ici la fin de l'année (la "Digital Services Act"), visant à établir une norme mondiale pour mieux surveiller et contrôler l'activité des grandes plateformes. "Une meilleure coopération entre les plateformes et les autorités publiques sera un des prérequis de la bonne application du Digital Service Act", a souligné Margrethe Vestager, citée dans le communiqué.

Cette initiative intervient après une victoire capitale d'Airbnb en fin d'année dernière devant la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE). Airbnb a ainsi été définitivement reconnu comme "un service de la société de l'information" et dépend donc de la directive européenne sur le commerce électronique datant de 2000. Ce premier domino pourrait à terme faire tomber ou rendre inapplicable les contraintes imposées à Airbnb par les villes qui veulent limiter sa présence au sein de l'UE.

Voici la liste des 22 villes participant à cette opération:
- Amsterdam
- Athènes
- Barcelone
- Berlin
- Bologne
- Bordeaux
- Bruxelles
- Cologne
- Cracovie
- Florence
- Francfort
- Helsinki
- Londres
- Milan
- Munich
- Paris
- Porto
- Prague
- Utrecht
- Valence
- Varsovie
- Vienne

Avec AFP

D. L.