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Immobilier

3,2 millions de mal-logés en France

2,1 millions de ménages vivent dans des logements "privés de confort"

2,1 millions de ménages vivent dans des logements "privés de confort" - dr

Près de 3 millions de personnes sont actuellement mal logés en France, selon l’Insee. L’institut dénombre plus de 130 000 sans domicile fixe, dont le quart sont « en très grande difficulté ».

L’Insee enfonce le clou. A quelques jours de la présentation du prochain rapport de la Fondation Abbé Pierre sur le mal-logement en France, l’institut statistique publie jeudi une étude sur la question, et évalue à 2,9 millions le nombre de personnes souffrant de mauvaises conditions de logement. Pour la grande majorité (près de 2,1 millions), cette appellation correspond à des logements « privés de confort » au sens de la loi Dalo. Soit des habitations situées dans des immeubles insalubres, menaçant de tomber en ruine ou présentant au moins deux défauts parmi les suivants : installation de chauffage insuffisante, mauvaise isolation, infiltrations d’eau, électricité non-conforme, absence d’installation sanitaire ou de coin cuisine. A ces 2,1 millions de personnes s’ajoutent les 85 000 logées dans des habitations de fortune (constructions provisoires ou mobile home), dont 20 % n’ont ni douche ni baignoire, et 10 % sont surpeuplées.

79 000 personnes logées chez des tiers

L’Insee dénombre par ailleurs quelque 38 000 personnes vivant à l’hôtel – un type d’hébergement « essentiellement francilien et masculin » - et 79 000 autres logées chez des particuliers avec lesquels elles n’ont pas de lien de parenté direct (ascendant ou descendant). Une situation qui touche, là encore, « plus particulièrement des hommes, des Franciliens et des jeunes », précise l’Insee.

133 000 SDF

Enfin, 133 000 personnes sont actuellement sans domicile fixe en France, dont 33 000 « en très grande difficulté ». Comprenez à la rue ou logés temporairement dans des centres d’urgence. « Il s’agit d’une population masculine, urbaine, et pour près de la moitié francilienne », précise l’étude. Parmi les autres SDF, l’Insee compte 66 000 personnes accueillies dans des centres sociaux (centres d’hébergement et de réinsertion sociale, établissements d’accueils mère-enfant, des demandeurs d’asile…), dont 30 % de mineurs et 40 % de femmes. Les 34 000 restants sont accueillis dans des logements ou des chambres conventionnés à l’aide au logement temporaire.

Soit, si on additionne toutes ces situations, un total de 3,2 millions de personnes qui ne peut accéder à un logement satisfaisant. Mais l’étude va plus loin. « On pourrait inclure [à ces chiffres] tout ou partie des 110 000 personnes vivant dans des habitations mobiles terrestres (gens du voyage, forains…), dont les conditions de logement sont liées à la qualité des infrastructures d’accueil dans les communes », indiquent les auteurs. Elle aurait également pu être élargie aux « ménages dont le logement ponctionne fortement les ressources, dont le nombre est évalué à 1 million.

*« Être sans domicile, avoir des conditions de logements difficiles – La situation dans les années 2000, par Pierrette Briant et Nathalie Donzeau. L’étude s’appuie sur les résultats du recensement de 2006

Emmanuel Salbayre