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À cause de la sécheresse leur maison risque de s'effondrer : cette famille du Pas-de-Calais est expulsée

(Photo d'illustration)

(Photo d'illustration) - Engin_Akyurt - Pixabay

Le manque d'eau a provoqué des gonflements du sol qui affectent les fondations de la maison. Le maire s'est vu contraint de publier un arrêté de péril imminent. La famille doit déménager dans un logement dont elle paiera le loyer, tout en continuant de rembourser le crédit de la maison.

Une famille de Leforest (Pas-de-Calais) a dit sa "détresse" d'être contrainte de quitter sa maison après la publication d'un arrêté municipal, en raison du risque d'effondrement lié à la sécheresse. "Nous sommes révoltés", a confié à l'AFP Dorine Croci, propriétaire depuis 2013 de cette maison où sont apparues de multiples fissures sur les murs et les sols. "En deux ans, la maison s'est dégradée à une vitesse folle", a ajouté cette enseignante de 42 ans, confirmant une information de La Voix du Nord.

La maison a été construite en 1990 sur un sol très argileux qui durcit lorsqu'il manque d'eau, provoquant des gonflements qui affectent les fondations. Afin de faire jouer les assurances, la municipalité a adressé en 2018 à l'État une demande de reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle, qui a été rejetée. "On n'a aucune explication, c'est la loterie", a déploré Dorine Croci.

"Malheureusement, je n'avais pas le choix"

La mairie a renouvelé la demande en 2019 mais mi-septembre, le rapport d'un expert missionné par le tribunal administratif a conduit le maire Christian Musial (divers gauche) à signer le 1er octobre un arrêté de péril imminent, obligeant Dorine Croci, son compagnon et leur fils de 11 ans à quitter les lieux. "Malheureusement, je n'avais pas le choix. À partir du moment où j'avais connaissance du risque, j'en étais responsable", a expliqué Christian Musial, se disant "désolé de ce qui leur arrive". "Ils sont situés sur la zone la plus sensible, avec un aléa fort", a-t-il ajouté.

La famille doit déménager samedi 12 septembre dans un logement dont elle paiera le loyer, tout en continuant de rembourser le crédit d'une maison "qui risque de s'effondrer". Mais elle garde l'espoir de voir sa demande aboutir en 2019, seul recours possible. Plusieurs maisons du Nord et du Pas-de-Calais ont été touchées par des dommages similaires à la suite des périodes de sécheresse estivale de 2017 et 2018. En 2018, quelque 75 communes du Nord ont demandé d'être reconnues en état de catastrophe naturelle mais seules une vingtaine ont obtenu gain de cause.

Avec AFP

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