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A Grenoble, des mal-logés réclament à la municipalité des logements "dignes et stables"

Vue de Grenoble

Vue de Grenoble - LePilote - Wikipédia

Une cinquantaine de personnes sans domiciles ou mal logées occupent un bâtiment promis à la réhabilitation. Elles réclament des "solutions décentes" de relogement.

Une cinquantaine de personnes sans domicile ou mal logées occupent plusieurs appartements vides à Grenoble pour réclamer à la municipalité écologiste des "solutions décentes" de relogement, a-t-on appris auprès du collectif qui les accompagne. Les occupants ont investi le 9 décembre un bâtiment promis à la réhabilitation du quartier de l'Abbaye, situé à l'est de la ville, pour réclamer des relogements "dignes et stables".

Après avoir obtenu de la mairie qu'il n'y ait pas d'expulsion immédiate, ils ont refusé d'être redirigés vers les places vacantes du dispositif d'hébergement hivernal, jugeant cette proposition "dégradante". "On ne squatte pas pour le plaisir, mais pour obtenir des solutions décentes. Ils préfèrent se mettre à la rue plutôt que d'intégrer le dispositif hivernal, par lequel certains sont déjà passés", souligne Raphaël Beth, militant du collectif Droit au logement (DAL).

Couper l'électricité, l'eau et le chauffage

Ce dernier accuse la municipalité d'avoir sciemment fait couper l'électricité, l'eau et le chauffage collectif du bâtiment pour "punir" les associations et les occupants "car elle estime qu'on est de mauvaise foi sur le relogement", ajoute le militant. Il déplore "l'écart" entre "l'ambition présidentielle très marquée à gauche" du maire écologiste Éric Piolle et son "manque d'efforts sur le terrain".

De son côté, la municipalité regrette que "seule une délégation du DAL 38" se soit présentée vendredi devant les travailleurs sociaux lorsque ceux-ci se sont rendus sur place pour "procéder au diagnostic social des ménages et faire le point sur l'ensemble de leurs dossiers".

Elle rappelle que les coupures qui devaient être effectuées "avant la fin de l'année" et la cession du bâtiment à son nouveau gestionnaire "interviendront", dans la mesure où la ville n'a "aucune visibilité sur la réalité des situations". La mairie alerte également "sur l'importance de libérer rapidement les lieux, 100% des coûts liés à cette occupation pesant sur le bailleur social" qui gère le bâtiment, "alors que, dans le même temps, des places sont disponibles dans les hébergements d'urgence mis en place par l'État".

Avec AFP

D. L.