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Airbnb rachète une pépite française de la conciergerie

Airbnb s'empare d'une start-up spécialisée dans la conciergerie

Airbnb s'empare d'une start-up spécialisée dans la conciergerie - AFP

Le géant américain s'empare de Luckey Homes, une start-up spécialisée dans la gestion des locations saisonnières pour les propriétaires.

C'est une première en France pour Airbnb. Le leader mondial de la location saisonnière vient de racheter une start-up française : Luckey Homes. Cette jeune pousse, créée en 2015 mais dont l'activité n'a vraiment décollé qu'à partir de 2017, s'est imposée sur le créneau très concurrentiel de la conciergerie sur Airbnb. "Nous sommes fiers d’avoir été choisis par le leader mondial de la location courte durée. C’est un ambitieux défi que nous acceptons avec plaisir", explique dans un communiqué Aurélien Malfait, l'un des co-fondateurs. "Cette acquisition va soutenir les efforts d’Airbnb pour créer un ensemble de services et de nouveaux outils dont bénéficiera la communauté d’hôtes en France et partout dans le monde", indique Airbnb.

Luckey Homes gère pour le compte des propriétaires les arrivées et les départs des locataires avec les remises de clé, le ménage ou encore les éventuels problèmes des locataires (fuite d'eau, …). Après avoir démarré ses activités à Paris, le plus gros marché avec 65.000 annonces disponibles sur la plateforme Airbnb, la société s'est progressivement implantée dans une vingtaine d'autres villes en France (comme à Lyon et Marseille) et au Canada. Luckey Homes gère actuellement près de 1.500 hébergements pour le compte de ses clients.

Près de 4 millions d’euros de chiffre d’affaires

La société prélève 20% des loyers générés par les biens en location saisonnière et facture les frais de ménage aux voyageurs (autour de 40 euros pour un studio). Ce modèle lui a permis de générer en 2017 un chiffre d'affaires de près de 1,8 million d'euros. Des revenus qui devraient approcher des 4 millions d'euros en 2018.

L'ascension a été fulgurante pour l'entreprise, qui comporte une équipe d'une quarantaine de personnes (en comptant les stagiaires). Une première levée de fonds de 800.000 euros auprès d'investisseurs privés avait permis aux jeunes fondateurs, Aurélien Malfait (président, 28 ans), son frère Félix Malfait (24 ans, responsable technique et du développement de la plateforme) et David Barbe (directeur d'exploitation, 32 ans) de se lancer. Une deuxième levée de fonds était intervenue fin 2017. Le fonds d'investissement Newfund et le géant immobilier Nexity avaient ainsi flairé la pépite en misant 2 millions d'euros ensemble. Selon nos informations, ils avaient alors acquis une part d'environ 20% du capital. A la grosse louche, cela valorisait Luckey Homes autour de 10 millions d'euros à l'époque. Il s'agit ici d'un ordre de grandeur à quelques millions d'euros près puisque, le capital étant composé d'actions normales et d'actions de préférence, une simple règle de trois ne suffit pas pour connaître cette valorisation.

"La location de courte durée est devenue incontournable"

Contacté, Airbnb ne souhaite pas communiquer sur le montant du rachat. Mais on imagine facilement que Newfund et Nexity ont réalisé une belle opération pour lâcher la start-up au géant américain, un an seulement après leur arrivée au capital. Selon nos informations, Airbnb avait commencé à approcher la start-up dès le début de l'année 2018.

"Nous sommes très fiers d’avoir pu accompagner Luckey Homes dans sa croissance. Nous l’avions sélectionnée, parmi un nombre important de concurrents, sur la qualité de ses fondateurs et sur son avance digitale, grâce à la plateforme intégrée conçue par Félix Malfait permettant une scalabilité (NDLR : faculté de s'adapter en fonction du volume d'activité) incomparable à coûts maîtrisés", commente dans un communiqué Patrick Malka, le co-fondateur de Newfund.

"La location de courte durée est devenue un usage locatif incontournable. Nous sommes très fiers de voir se développer une pépite de la proptech française sur laquelle nous avons misée, et souhaitons poursuivre et développer nos coopérations. Cette première belle réussite nous conforte dans notre stratégie consistant à développer un écosystème startups ouvert", indique de son côté Frédéric Verdavaine, directeur général délégué de Nexity.

Jean Louis Dell'Oro